Samedi 18 mai 2013 à 19:37

Je ne sais pas trop. C'est un peu confus dans ma tête.

Bien sûr, j'avais hâte de me tirer de ce boulot. J'avais décidé de partir en septembre si j'étais renouvelée.
Y'a un mois, ça se passait tellement mal avec ma responsable que je pensais mettre fin au contrat au 17 mai. 

Je n'en ai pas eu besoin.

Le 16 mai, à 17h30, j'appelais avec beaucoup de joie et d'émotions 9 candidats sélectionnés pour une formation qui se chiffre à plusieurs milliers d'euros, gracieusement offert en échange de leur motivation et leur dévouement le plus total envers l'agence.
Cette formation précède une mission d'office longue durée chez mon meilleur client en logistique.

Ces gens n'avaient aucun CACES, donc aucune chance de trouver un job dans la logistique, secteur qui les intéressait tous. 
Aujourd'hui, c'est chose faite, grâce à moi.
Ils se sont battus pour me prouver que je pouvais leur faire confiance, ils se sont battus pour réussir leur entretien chez le client (ils étaient 15, il n'y avait que 9 places...), bref, ils ont tout donné.

Ça a été un grand moment pour moi, pour eux. J'ai fait ce recrutement toute seule, je l'ai achevé après un mois de taf, et en plus, le client m'a chaleureusement remerciée pour les candidats d'excellente qualité que je lui avais envoyé. Et moi, j'étais très fière d'eux, mais comme je suis un peu taquine, j'ai un peu joué avec eux...

- Allô ? Monsieur G. ? C'est Sandra... Comment s'est passé votre entretien ? ... Non, mais c'est pas grave si vous avez oublié de dire deux trois trucs, non, non c'est pas grave, parce que vous démarrez mardi.
- BONJOUUUUR MADAME B ! C EST SANDRAAAA ! Comment ça va ?!! Bien ?! Vous savez, le client vous a trouvé "pleine d'entrain"... ET VOUS DÉMARREZ MARDI !

Moi qui me plaignais d'un manque de reconnaissance, je me suis pris neuf vagues d'amour dans la gueule. Et j'étais heureuse. Tout allait mieux avec ma responsable, il me restait qu'un mois de salaire et j'avais fini de payer Twinny Rouge, je venais de sortir 9 personnes de la merde en leur donnant une opportunité professionnelle que JAMAIS ils n'auraient eu sans moi. Un candidat, en-dehors de cette formation, a dit à Fred que j'étais géniale, super, et il m'a dit qu'il me ramènerait des roses.

J'étais heureuse, je le disais à Fred qui répondait vite fait, je me suis pas rendu compte qu'il était dans ses songes... Il a attendu que je finisse d'appeler les heureus élus pour la formation, puis il est venu s'asseoir au bureau à côté.

Il m'a annoncé tristement que le PDG avait décidé de m'arrêter le lendemain. Il ne veut pas me prolonger. Il n'a pas donné d'explications, mais nous nous doutons que c'est à cause du planning et de la perte d'argent. Je l'ai su la veille pour le lendemain.

Ce qui m'a le plus fait mal au coeur... c'est que je ne pourrai pas vivre l'aventure qui commence pour mes 9 intérimaires avec eux.
Ça me rend malade.

Voilà.
La suite demain.

(En revanche, mon CV est déjà prêt )

Mardi 9 avril 2013 à 21:59

Chers amis, aujourd'hui, je vous informe que j'ai décidé de quitter mon boulot.

J'en suis à 4 mois, 3e CDD, et aujourd'hui "on" me pousse à bout. J'ai morflé de 9h à 18h30. Non-stop.
Alors, chère responsable, puisque je n'ai pas l'air de te convenir, eh bien, j'irai étaler mon inexpérience ailleurs.

Bref. Je vais et je veux partir. 
Avant de tomber malade avec toute cette situation.

Seulement, il faut que je réfléchisse à une date.

Ce sera entre le 17 mai et le 1er septembre (si je survis jusque-là). Je n'ai pas envie d'être salope en les plantant en plein été, ou à la dernière minute, sans moyen de recours. Bref, tout ça est encore à la réflexion.

J'aimerais m'imposer, mais j'y arrive pas.
Je comprends pas, c'est quelque chose que je réussis pourtant à la perfection avec Florent (lol, me direz-vous, même lui dit que je l'engueule bien, alors pourquoi j'engueule pas ma chef ? peut-être le respect de la hiérarchie... mais la hiérarchie me respecte-t-elle ?)

Je pense qu'il faudra que je leur dise qu'il ne sert à rien de me formater comme la chargée de recrutement idéale et parfaite qu'ils adoreraient avoir.
Je suis comme je suis, et c'est pas comme si je me tournais les pouces. 

Je pense être une fille bien, et surtout bosseuse. Mais aujourd'hui, elle m'a tellement cassée, en long, en large et en travers, que j'ai perdu toute la confiance que j'avais pu acquérir pendant ce boulot. 

Oui, j'accepte les conseils, les astuces pour m'améliorer parce que je suis débutante... Je les prends volontiers. Par contre, j'aimerais qu'on me les dise d'une autre façon, et qu'on comprenne que je ne ferai pas de miracle. 

Bref. C'est le coup de gueule du jour.
Je pense qu'elle a tapé trop fort aujourd'hui, parce que je ne vois plus du tout les choses de la même façon.

Je voudrais rester jusqu'à septembre, juste par principe. Je sais que je refuserai de rester, que la fille que je remplace revienne ou pas. Ils se démerderont.
Bref, je voudrais, jusqu'à septembre. Mais je ne sais pas encore si je vais tenir jusque-là.

Et c'est sûr, je partirai. Peut-être plus tôt que prévu... si on continue à me rabaisser plus bas que terre.

Mercredi 3 avril 2013 à 21:07

Je commence un petit peu à réfléchir à tout ça. 

À ce travail qui grignote de plus en plus mon énergie vitale, ma vie privée, ainsi que ma patience. Mais ça reste un travail, et ce n'est pas rien. On sait tous que j'en ai besoin pour grapiller de l'expérience, pour trouver ensuite un meilleur boulot.

Je me rends compte que je deviens de plus en plus inintéressante (non pas que je l'ai toujours été, mais n'empêche qu'avant, mes sujets de conversation tournaient sur autre chose que "putain encore un intérimaire après qui j'ai couru toute la matinée"). Aujourd'hui, je ne parle que boulot. Je ne pense que boulot. Je ne rêve que boulot. Je cauchemarde que boulot. Et même avec Florent, je ne suis que boulot.

Alors ça me pose bien des soucis tout ça : la santé, les problèmes de couple, l'estime de soi (parce que la reconnaissance n'est pas vraiment là).
Et je me dis vraiment, faut que je prenne conscience de tout ça, que je m'en libère, que je lève le pied.

Je me dis que je suis à des kilomètres de celle que j'étais avant, à des kilomètres de tout ce qui était moi : mes e-friends, les sites que je fréquentais - PA -, ce blog, l'insouciance, l'espérance, et surtout l'écriture. J'en meurs d'envie parfois, de me replonger au moins une fois dans ma théière, et de pouvoir coucher sur papier avec autant de facilité et de rapidité des mots et des mots pour pondre petit à petit un chapitre de 30 pages Word. 

Franchement, elle était pas belle cette époque, où ma mère m'entendait frapper sur mon clavier pendant des heures et des heures, par-dessus la musique ? Aujourd'hui, le peu de fois qu'elle est là dans la semaine, elle ne m'entend que rabâcher mes éternelles journées qui se suivent et se ressemblent. 

Même si je sais que je ne peux échapper à l'âge adulte, et qu'il faut, de toute manière, j'aimerais quand même retrouver certains aspects de mon moi d'avant. Ma théière quoi.

Samedi 30 mars 2013 à 16:07

Vraiment désolée pour le silence, même si je suis persuadée que vous comprenez.

Les jours se suivent et se ressemblent (et je suis prolongée jusqu'au 17 mai).

Je donne du boulot à des gens, et pour la moitié, ils me plantent au bout de deux jours. Je roucoule auprès des clients, je mets la pression aux candidats qui me demandent la durée de la mission (réponse : "tout dépendra de vous"), j'apprécie la bonne cohésion avec certains intérimaires, et je visite également mes premiers chantiers.

Mardi dernier, équipée de mes chaussures de sécurité, bleu, casque, lunettes et masque, je suis allée visiter le très critiqué ArcelorMittal, de fond en comble. OK, il ne me reste que deux secteurs à voir, mais ce que j'ai vu m'a vraiment coupé le sifflet. C'est vraiment un endroit impressionnant et les types que je délègue ont vraiment du courage d'aller bosser dans ces conditions. J'ai vu de mes yeux le coke en fusion sortant du four, j'ai flippé quand l'enfourneuse est passée au-dessus de moi, j'ai souffert de porter le masque et les lunettes qui me sciaient les oreilles, et bref...

Quand je suis revenue à l'agence, j'étais noire. Et en me tamponnant avec un mouchoir mouillé, ça partait pas. Bref, j'avais une joyeuse mine le midi au restaurant. 

J'ai été également visité deux autres de mes clients, mais côté logistique cette fois-ci. J'en ai profité pour donner des CV de candidats en mains propres. 

Ah, et je me suis pris le chou avec un autre de mes clients avant-hier, maintenant que j'y pense.



Avec Florent, ça va. Bon y'a des hauts et des bas, j'ai envie de dire, comme dans tous les couples. Mais d'après ce que j'ai pu conclure de certains de nos débats, c'est certainement pas demain qu'on avancera... Et disons que pour ne plus souffrir de ça, j'évite maintenant de me faire des idées, des espoirs et des projets, parce que sinon je retombe de toujours plus haut. Puis quand on sort en groupe aussi, j'évite de dire quoique ce soit, parce que sinon ça risque de mal finir, et j'ai déjà une réputation de "fouteuse en l'air de soirée" qui me pèse plutôt pas mal. Enfin bref, laissez-tomber, ce serait trop long à expliquer. Ce que je veux dire, maintenant j'arrête de dire les trucs pas si importants que ça qui je me ronge, puisque la réponse est toujours la même, et j'arrête aussi d'espérer des choses qui ne viendront peut-être jamais. Juste, je profite du moment M, même si les contextes ne sont pas forcément les meilleurs (genre les soirées en groupe quoi, parce que même si ça le fait chier, j'ai toujours été asociale et ça ne changera jamais), juste d'être avec lui, parce que je l'aime. Et tant pis pour le reste. Puisqu'il ne veut plus qu'on se dispute les vendredis soirs à cause de ça, eh bien, j'arrêterai avec mes histoires alors. J'ai compris ses attentes, je pense que j'ai été claire aussi sur mon comportement, et on veut pas se perdre, donc je suis prête à faire des efforts et essayer d'être moins exigeante avec lui.

Bref, je n'ai pas vraiment envie de parler de ça à vrai dire. Ça me rend triste de me souvenir de nos disputes. Les prendre en considération, oui. Y repenser, non.

Chers amis, je m'en vais ouvrir une boîte de chocolats. Je vous souhaite un très joyeux Pâques, parce que, franchement, qu'est-ce qu'on deviendrait sans ça ? 

Samedi 2 mars 2013 à 12:20

 Bonjour tout le monde.

La dernière fois que je suis venue ici, le PDG devait venir prochainement à l'agence.
Le Monsieur m'a prolongée un mois et demi, et m'a bien fait comprendre que si le planning ne montait pas à 100 intérimaires fin février, je virais.

Fin février, le Monsieur qui devait revenir à l'agence faire le point n'est finalement pas venu, et mes responsables ont réussi à gratter une prolongation de contrat d'un mois. Je suis donc en CDD jusqu'à fin mars. Et pour info, le planning n'a toujours pas monté, et on stagne entre 50 et 60. C'est dingue le nombre de prospects pas solvables... et surtout les gens qui ont pas envie de bosser.

C'est toujours difficile. Notamment quand un lundi matin, lendemain d'un week-end thalasso en amoureux, ta responsable t'appelle et te pourrit, te pourrit, te pourrit tellement que tu fonds en larmes devant les intérimaires, qui comprennent finalement que c'est EUX qui me font chier. Bon, y'a pas qu'eux, aussi... Il y aussi des clients qui me causent beaucoup d'ennuis et me font perdre mon temps. Mais surtout les candidats. Les candidats qui me font perdre du temps, alors que je tirerai jamais rien d'eux. C'est malheureux à dire, mais je suis de plus en plus insensible aux gens que je vois passer tous les jours. Oui, ils galèrent, oui, la vie est dure quand on a pas de travail... Mais on se met pas à chercher un boulot juste au moment où Pôle Emploi nous dit qu'on est en fin de droit. Faut arrêter de croire que si on reste dans son chantier d'insertion, c'est parce que les recruteurs comprennent rien à ce que tu vaux. OK, t'as sûrement des qualités et des compétences, mais moi je recrute pas des gens qui puent l'alcool, qui présentent mal, qui parlent comme des paysans, ou qui parlent pas du tout français, parce que merde, tu t'en sortiras pas chez mon client si tu comprends pas ce qu'on te dit.

J'en ai marre des intérimaires qui te font des enfants dans le dos. Qui prennent des missions, qui l'abandonnent sans prévenir personne, alors qu'il y a tant de gens qui l'auraient voulu ce boulot, qui sont injoignables, parfois même changé de numéro et d'adresse alors qu'ils ont une plainte pour vol de scooter sur le dos. J'en ai marre de passer ma journée avec la Préfecture pour régler un souci de titre de séjour. 

J'en ai marre d'expliquer aux gens que non, y'a pas de boulot, tu peux me harceler, m'appeler tous les jours : Y A PAS DE BOULOT MON GARS TU VOIS PAS QUE C EST LA CRISE, PLUS PERSONNE N EMBAUCHE, TU VOIS PAS LE TAUX DE CHÔMAGE A LA TÉLÉ ?!

J'en ai marre d'annoncer aux gens qu'ils sont en fin de mission alors que le client avait promis une embauche... J'évite de dire que c'est à cause de leur comportement : t'as été trop con et t'aurais dû fermer ta gueule, sinon tu serais pas sur le carreau aujourd'hui.

J'en ai marre d'expliquer aux gens que oui, Machin était prévu 2 jours à la base chez le client, et que s'il entame aujourd'hui sa 4e semaine, c'est parce que c'est un bosseur sérieux. Toi, si tu fais que la journée, c'est qu'il y a bien un souci non ?! Remets-toi en question un peu, merde.

J'en ai marre des gens pommés qui viennent me voir et ne savent pas me répondre quand je leur demande ce qu'ils recherchent. Réponse "je sais pas, un travail, n'importe quoi, je m'en fous". C'est une réponse compréhensible quand tu es dans la mouise, mais c'est pas comme ça que je peux t'aider et te conseiller le mieux possible. J'ai beau insisté, essayé de te guider pour obtenir une réponse qui m'orienter vers une proposition de poste, non la réponse est toujours la même "n'importe quoi, je m'en fous". 


Bref. Je sais que je parais comme une personne dure, très dure avec les victimes de la société, mais il faut se dire qu'ils m'entraînent avec eux dans leur misère. Moi aussi, avec eux, je touche le fond. Et c'est vraiment très pénible. Pourtant, j'ai besoin de main d'oeuvre, non qualifiée, mais je peux rien tirer d'eux, et ça, c'est le drame. Je cherche des gens fiables... et y'en a tellement peu. Je m'excuse si tout ce que je dis ici choque, mais l'intérim ça vous durcit. Quand on vient me gueuler dessus, parce qu'il manque 10 euros sur la paie, j'ai bien envie de gueuler moi aussi et dire "t'étais plus aimable quand je t'ai trouvé un boulot !". Quand un type, mécontent de la politique d'acompte, décide de quitter l'agence, sans aucune reconnaissance pour le poste qu'il occupe aujourd'hui depuis plus de 6 mois grâce à nous. Quand ils se plaignent de leur salaire, alors que merde, ils sont parfois bien plus payés que moi, sans compter toutes les heures sup que je fais gratos. Je vous jure, y'a personne qui se rend compte que tu te démènes pour leur faciliter la vie, et je vous répète, reconnaissance zéro.

Avant de me juger, essayez de comprendre au moins ce que je vis au quotidien.


À part ça :

J'ai bientôt fini de rembourser ma défunte voiture, Twinny Red, oui celle qu'un alcoolo m'a explosée il y a 8 mois. J'ai appris qu'il allait être jugé pour état d'ivresse. Pour ce qui est de notre conflit, aucune nouvelle du Parquet pour le moment, je n'ai à ce jour touché aucune réparation pour le préjudice subi.

J'ai acheté un livre de coloriage anti-stress. 

Et tout va bien. 


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