Dimanche 13 janvier 2013 à 12:04

J'avais écrit un article interminable pour répondre à la question de Sunny, à savoir comment les intérimaires ont-ils pu me pourrir à la fois les réveillons de Noël et du Nouvel An.

Vous ne saurez jamais, parce que je viens de le perdre.

Je reviens, je vais me tirer une balle.

Dimanche 6 janvier 2013 à 19:31

(Vieille photo de cet été, à une heureuse époque où j'étais pas blanche comme un cacheton. Pis maintenant, j'ai les cheveux franchement plus rouges que ça, tellement que ça effraie mon monde)http://laptitesandrou.cowblog.fr/images/photos/IMG0077.jpg
Tout d'abord :

Je vous souhaite à toutes (mon public étant composé seulement de filles - je crois) une excellente année 2013, tout plein de bonheur, de la réussite dans vos études/projets professionnels, et plein d'amûr, de jôie et de bônheur. Pour celles qui écrivent, je vous souhaite des dizaines et des dizaines de chapitres, des nuits blanches à écrire éperdument, et pour Tidoo spécialement, plein de nuits complètes et calmes. Puissiez-vous être heureuses, même si nous savons que la vie est parfois dégueulasse avec nous.

N'empêche.

J'espère que vous avez été gâtées pour Noël et que vous avez aimé vos cadeaux (c'est important : perso, je déteste le gilet que m'a offert ma mère, je trouve bof l'écharpe offerte par son copain, et j'appréhende d'allumer le bougeoir en bois de cannelle de la marraine de Monsieur parce que j'ai pas envie de me retrouver au beau milieu d'un incendie. Et j'attends toujours le cadeau de Florent - qui n'a plus de carte bleue xD).

Côté boulot, j'ai le plaisir de vous apprendre que ces petits merdeux d'intérimaires m'ont pourri le réveillon de Noël, ainsi que la St Sylvestre. Juste ça.
Ah, et aussi, que je suis prolongée jusqu'au 18 janvier, et que normalement, ça devrait durer encore après.

Ce qui veut dire que, en plus de rater les soldes et l'épisode inédit de Violetta sur Disney Channel, j'ai dû décaler une énième fois mon rendez-vous chez l'ophtalmo, ce qui est agaçant étant donné que je ne vois strictement plus rien, et qu'il va falloir que je trouve une solution pour mes cours de clarinette. De deux heures d'entraînement par semaine, je suis passée à une demi-heure et j'ai le concert du Nouvel An le 19 janvier, et même si je pense m'en sortir pour All by Myself, je suis loin d'en dire autant pour l'extrait de Mozart que je dois partager avec deux gamins guitaristes. C'est bien simple : je les ai encore jamais vus, et on a jamais répété ensemble, et puis, franchement, ne nous voilons pas la face, clarinette/guitare, ça démonte pas une église !

BREF.

Ne commençons pas à râler. (Duuur)

Toujours est-il que voilà, je ne sais pas ce que va m'apporter 2013 comme lots de bonheur et d'emmerdes, mais j'espère vraiment démarrer ma carrière et aussi m'installer avec Florent. Qu'on puisse au moins faire des projets plus sérieux que "choisir un resto pour ce soir".

Et parce que je n'ai jamais eu d'attentions vraiment gentilles envers lui, je souhaite également une bonne année à mon BLOG, parce que lui et moi, c'est une huitième ou neuvième (je sais plus) année que nous allons continuer ensemble, et ça, ça c'est beau.

Dimanche 23 décembre 2012 à 16:03

La semaine ne fut pas aussi chaotique que celle d'avant. Faut dire aussi, je prends l'habitude de bosser avec, non, POUR des cons.

J'ai placé mes premiers intérimaires à moi, ceux que je suivais depuis le début.
J'ai envoyé mes deux petits (je les appelle comme ça, ceux dont j'ai dû remplir le dossier d'inscription parce qu'ils ne savaient pas quoi écrire à "code postal" et "lieu de naissance") bosser pour un client. Du tri de palettes de 25kg chacune. Ils ont pas tenu la journée, et ont abandonné la mission. Par contre, peu après qu'on ait dû rendre des comptes au client, ils ont quand même su demander un acompte. Pour ça, y'a jamais de souci, je me rends compte. Ma foi, ils voulaient bosser, ils étaient tout feu tout flamme, je leur ai donné un boulot.

SANDRA : Vous m'avez demandé si j'avais du travail hier...
AMINE : Oui ! 
SANDRA : Ben justement...
AMINE : OULAAAA C'EST QUOI CE SOURIRE ! VOUS ME CACHEZ UN TRUC LA !

Je serais mauvaise langue si je n'avouais pas que j'ai aussi des intérimaires super sympas. Je l'adore, Amine. Il démarre lundi avec son pote pour remplacer mes deux petits. Je leur ai bien noirci le tableau pour qu'ils soient conscients de la difficulté du boulot, mais ils se sentent de le faire. 

SANDRA : Après ça, vous irez vous faire faire un massage, ce sera bien mérité.
AMINE : Ouais, ce sera vous qui me le ferez.
SANDRA : Non.

Dans tous les cas, il m'a promis qu'il m'en voudrait pas à mort pour la mission ultra difficile dans laquelle je l'envoie.

Dans les sympatoches, j'ai aussi Féfé. Je sais pas son vrai nom, mais la première fois que je l'ai eu au téléphone, ça a donné ça :

FEFE : Ah, c'est la nouvelle ! 
SANDRA : Oui, c'est Sandra.
FEFE : Salut Sandra, moi c'est Féfé, ça va ?
SANDRA : Très bien, merci.
FEFE : Alors, ils te font pas trop chier les intérimaires ?
SANDRA : Naaaan. Je gère. *gros mensonge*

Depuis, il m'appelle "princesse". Ça me fait toujours rire, parce qu'il prend une voix suave quand il parle. J'apprécie de plus en plus de me faire pouponner par certains intérimaires. Ça compense pour les gros cons que je dois supporter au quotidien. Puis, j'en profite aussi, parce que Florent m'appelle plus souvent Denver que "princesse", justifiant l'emploi du surnom par mes "hanches surdéveloppées" qu'il faudrait "raboter", et que je mange "comme un dinosaure", et qu'il fait "PROUW PROUW" quand je me hisse sur lui ou que je lui saute dessus parce que je vais pas dans la délicatesse.

Voilà. Et du haut de ses 70 ans, un autre intérimaire trouve que j'ai une "voix douce" au téléphone, et que c'est "très agréable". (Ça me console pour ma voix de bébé dans les appareils électroniques).


Voilà, à part ça, rien de neuf. Ah si, je crois qu'une stagiaire arrive à l'agence demain, et je suis seule, et j'avais pas du tout prévu de m'en occuper. Et j'ai surtout plein de choses à faire en fait. Donc, je réfléchis déjà à ce que je vais lui faire faire, sachant que j'ai des choses importantes à faire demain.

Et ce sera aussi le réveillon. Et je suis bien emmerdée niveau look. J'avais prévu ma robe, mon fard à paupières, mais j'avais pas du tout prévu de devenir presque rousse rouge flamboyant (j'exagère... juste auburn qui pète bien sous la lumière) en allant chez le coiffeur, ni même d'acheter un nouveau vernis à ongles (Versailles gold, L'Oréal), ce qui fait que mon fard lilas pailleté n'ira pas avec mon vernis or rosé, surtout que le lilas n'irait pas, d'après le Net, avec les cheveux "roux" (enfin, auburn dans mon cas quoi).

Bref, c'est la merde, je vais devoir inventer autre chose. À noter aussi que les gilets de fête n'existent pas (enfin, si, ça existe, mais manches courtes, voire sans manches du tout), et on est un tantinet en hiver, et même s'il fait très chaud (enfin, doux, quoi) dans le Sud en ce moment, ben ça arrange pas la situation. Parce que je me vois mal mettre ma veste-costume sous mon manteau (j'ai pas envie de ressembler à Bibendum by Michelin) , parce que mon boléro noir sur la robe noire ça va faire trop dark, parce que mon gilet ultra fin à pans gris est gris et que c'est peu coloré... bref, que parce que c'est tout ça, je ne sais pas quoi choisir entre ces trois options.

C'est pas faute d'avoir cherché sur le net des jolis gilets, mais le seul qui ressemblait à un gilet de fête coûtait 150 euros, donc non merci, j'en suis pas à ce point-là.

A part ça, je n'ai rien d'autre à souligner.

Claire la Clarinette a été nettoyée à l'eau micellaire.
Florent a laissé échapper au repas de Botanic que "pour mes 25 ans, j'aimerais bien que tu fasses des oublis volontaires de pilule ponctuels", ce à quoi j'ai répondu, après m'être étouffée, "pour mes 25 ans, j'aimerais bien que tu arrêtes de fumer, c'est pas bon pour le bébé".
J'ai toujours pas reçu mes tickets-resto.
Et j'ai acheté du cappuccino vanille, du chocolat arôme caramel, et à ce qu'il paraît j'ai aussi une conseillère perso L'Oréal à Intermarché Miramas (c'est de sa faute, pour le vernis, en fait).


Edit de 21h48 : Avec tout ça, j'ai oublié le plus important !

Joyeux Noël à vous,
Joyeux Hanouka pour certains, et euh...
Joyeuses fêtes pour tous ceux qui ne sont pas familiers avec tout ça. 

Dimanche 16 décembre 2012 à 15:00

Merci à toutes pour vos gentils mots. Même si le recrutement est une partie des RH plus excitante que je le pensais, j'aspire à aller vers des candidats un peu plus qualifiés (et donc, un peu moins chiants). Je vous ai pas tout raconté, bien entendu, il y a trop à dire, mais là, en ce moment, nos intérimaires commencent à nous demander des cadeaux pour Noël.

Ça commence à devenir un peu pesant, et un peu gênant aussi, parce que chez nous, on offre pas de cadeaux aux intérimaires pour Noël. Manque de moyens, peut-être, mais surtout, la DG n'a pas envie de faire d'efforts aussi. Bref. C'est assez délicat alors, quand il faut leur répondre.

Du côté vie privée, je pense que je m'en suis bien tirée cette année. Le 3 décembre, tous mes cadeaux étaient prêts et/ou commandés.
Un peu la faute à ma mère, qui m'a déléguée les cadeaux de Thomas et Chloé pour ne pas avoir à le faire, et qui a insisté pour que je m'en occupe fin novembre, "sinon y'aura plus rien".

Bref. Je suis donc allée, obéissante, descendre dans l'Enfer. L'Enfer existe, et il a un nom : TOYS'R'US.

Imaginez un monde rempli de mioches qui courent dans tous les sens, les rayons blindés, les marques mal indiquées, des cris, des pleurs, des parents plus cons que ça tu meures, des bouchons de caddies et paniers sur roulettes. Sur le moment, j'ai salué la façon dont ma mère s'était dégagée de la responsabilité des cadeaux de Noël cette année. Je l'admire, vraiment, de m'avoir arnaquée aussi facilement. Et j'ai bien été naïve de croire que je m'en sortirais bien.

Quand j'ai rejoint Florent en pause déjeuner au MacDo à côté du magasin, j'étais rouge, dégoulinante, essoufflée, et traumatisée à vie. Il a bien rigolé et aussi salué la manœuvre sournoise de ma mère, qui était à ce moment-là en week-end tranquille avec son mec pendant que je revenais de l'Enfer. 

C'est bien simple, j'ai dû faire deux tours de magasin pour trouver ce que je voulais, et encore que il manquait à l'appel le bouquin pour Thomas de la part de Mamie Huguette. Le puzzle de Chloé de la part de Mamie Huguette était en réalité un lot de 2 puzzles qui ne rentrait pas dans le caddie. Evidemment. Alors, je l'ai posé à plat, et j'ai tiré mon chariot en cognant tous les parents plantés au milieu comme le jeudi. Un quart d'heure d'attente à la caisse, et j'ai même pas eu le courage de faire emballer les cadeaux par une assoc', je voulais sortir au plus vite de cet endroit épouvantable.

L'emballage maison a été bien marrant aussi, et je ne vous étonnerai donc pas quand vous saurez que ma mère a évidemment tout fait pour ne pas y participer. J'ai passé 20 minutes pour emballer les Zoobles pour Chloé de la part de Maman. C'est vraiment la merde ces trucs, et en plus, je sais même pas à quoi ça sert vraiment, les Zoobles, parce que ça ressemble vraiment à rien, et on peut rien faire avec. Enfin, bon. Je suppose que Chloé saura l'utilité quand elle les manipulera le jour J.

Voilà. Le reste, j'ai commandé sur le net. Les cadeaux de Maman (coussin chauffant pour les cervicales et masque détente pour dame stressée), Florent (chemise Calvin Klein sur laquelle j'ai littéralement craqué, et T-shirt Pepe Jeans de la part de Maman... et je lui cherche aussi désespérément des pantoufles), le bouquin de Thomas, et les chocos Maxim's sur Showroomprivé que j'attends encore. J'ai terminé ma mission de Noël hier, au Marché de Noël, où j'ai pris le Nougat de Montélimar de mon Collègue Jean-Michel et un ptit cadeau pour Malorie. Je me suis aussi fait plaisir avec du maquillage, de la lingerie, des macarons, des navettes marseillaises et des calissons. Je crois que je l'avais un peu mérité après ma première semaine en intérim.

Ma robe est aussi arrivée hier, je fais donc un peu de couture pour consolider les tchoutchous où se glissent les bretelles détachables. Le boléro à nouer bon marché que j'ai acheté pour aller avec fait des bourrelets partout et se barre dès que je lève un petit peu le bras. Je verrai donc. J'ai aussi envie de chaussures, je verrai ça à la sortie du boulot dans la semaine, j'en ai repérées sur le site de la Halle.

Alors que je préparais tout à l'heure mes flacons de vernis à ongles pour la manucure de la semaine, je me suis rendue compte que Noël, c'était mardi prochain, et que j'étais dans la merde pour le coiffeur. Ouais, parce qu'il reste que samedi pour y aller, et que j'ai peur que ce soit blindé. J'ai donc recruté ma mère pour prendrez rendez-vous, vu que je peux pas téléphoner au boulot, et qu'elle si. 

Voilà.

Mardi soir, c'est la soirée de Noël de Botanic, on va encore rentrer à je-sais-pas-quelle-heure. 

J'ai envie d'écrire. Encore plus depuis que j'ai vu Kill Bill la dernière fois. Bon, j'ai fait des cauchemars toute la nuit (j'avais pourtant dit à Monsieur que les films interdits au moins de 16 ans étaient également interdits à moi, Denver, le dernier des dinosaures (faudra que je vous raconte pourquoi on m'appelle DENVER, LE DERNIER DES DINOSAURES, un jour)), et je suis restée la moitié du film le dos tourné pour pas voir Lucy Liu se faire scalper la tête. 

MONSIEUR *alors que le générique de fin s'enclenche* : Ben qu'est-ce que t'as ? Tu fais une drôle de tête.
DENVER : O_O
MONSIEUR : ?
DENVER : O_O. Elle a accouché de son bébé pendant le coma. C'est vraiment possible ça ?
MONSIEUR : Ben oui, je pense.
DENVER : Mais. Mais. Mais. Je pensais aussi que c'était possible, mais, mais, mais EST-CE QUE C'EST VRAIMENT POSSIBLE ?

Non, parce que, merde, dans ce cas, Quentin Tarantino vient de me montrer que la presque fin de Polichinelle est possible. Et que ça m'enlève un ENORME souci de crédibilité.

Donc je lance un appel à Tarantino : MONSIEUR, JE VOUS CÈDE LES DROITS DE POLICHINELLE, FAITES CE QUE VOUS AVEZ A FAIRE, JE VOUS FAIS CONFIANCE, APRES TOUT, VOUS ET MOI, ON EST SUR LA MÊME LONGUEUR D'ONDE.


Je fais un test ce soir. Si je me remets officiellement à l'écriture, vous serez les premiers à le savoir sur ce blog. 

Vendredi 14 décembre 2012 à 23:00

Vous titillez d'impatience, je le sens, je le sais.
Mais comment s'est donc passée la première semaine (moins le lundi, vu que j'ai commencé mardi) de Sandra ?

Bien, j'ai envie de dire.
Je vais même aller jusqu'à dire que je trouve que je me suis bien démerdée.

Je me suis intégrée dans l'agence... pas difficile, nous ne sommes que deux.
Mon employeur m'a invitée au resto mardi midi, du coup, on a un peu mieux fait connaissance, et puis ça a confirmé l'idée qu'il se faisait de moi : je suis très proche de la réalité, et il aime beaucoup ça, ma façon de penser (si vous me demandez un jour, sachez que j'ai obtenu ce poste grâce à mes prétentions salariales en grand lien avec la réalité de jeune diplômé plein de bon sens (l'astuce de Tatie Sandra : dites que vous ne pouvez pas travailler au SMIC parce que vous avez été plongeuse, poste sans qualification, pendant un an et demi, que le Bac+4 justifie un peu plus, mais que votre manque d'expérience ne vous permet pas d'être exigeant, et que votre jeunesse ne vous permet pas d'avoir de réelles prétentions salariales, et que soyons réaliste, vous êtes une entreprise avec un budget, vous me donnez ce que vous pouvez me donner en rapport avec mes compétences, surtout que, on va être honnête, ce n'est qu'un CDD d'un mois ; ... et je pense que vous ferez, comme moi, bonne impression (je pense que je me suis fait passer une personne mature quand j'ai dit tout ça).

Bon, y'a pas que ça qui a joué hein. J'ai de bonnes bases en droit du travail, et j'ai le minimum requis pour bosser dans les RH (formations + stages à répétition).

Ma première journée a été placée sous le signe de l'intégration et de la formation.
Ça commence par zieuter et parapher le contrat, filer toutes les copies de mes diplômes, prendre note de mes identifiants, de mon adresse mail...
Puis par les rudiments sur le progiciel.
Puis par tous les noms des interlocuteurs que je serai susceptible d'avoir.
Puis par tous les descriptifs des clients.

Et par du téléphone.
Du téléphone.
Et encore du téléphone.

Je peux vous dire qu'en cinq minutes, ma mythique peur du téléphone avait disparu. Je dois passer en moyenne 30 coups de fil dans la journée, en recevoir au moins autant, et perdre une heure, si c'est pas plus, à être suspendue au combiné au total. J'aurais été dans l'Armée de l'Air, j'aurais appelé ça une tâche parasite. J'sais pas vous, hein, mais c'est ce que je pense.

Lors de ma première journée, même, on m'a raccroché pour la première fois au nez. Je suis restée un peu sur les fesses tellement je m'y attendais pas. Un dénommé Kebab (son vrai nom !), un de nos fournisseurs de candidatures, qui nous reprochait ouvertement (trop ouvertement, d'ailleurs) de faire des "choix ethniques" alors que si tu regardes les noms de 9 intérimaires sur 10... tu te rends compte que c'est pas du tout le cas, quoi.

BREF.

Le deuxième jour, j'ai organisé ma messagerie électronique, fait le tri dans mes mails, crée ma signature électronique, fait plein d'attestations Pôle Emploi (signé "Sandra B, Chargée de recrutement", c'est vraiment très excitant d'apposer sa signature quelque part), et zieuter du côté du site internet de Pôle Emploi. Pour la première fois, j'ai accès à l'espace recruteur au lieu de l'espace candidat. Ça aussi, c'est susceptible de me faire monter les larmes aux yeux. Même si je sais que dans un mois, je serai de retour à l'espace candidat.

Ça m'a permis de confirmer ce que je pensais : le site internet de PE est vraiment à l'image de l'administration elle-même : mal foutue, et loin d'être opérationnelle. En gros, j'ai plein de candidats dans ma liste, mais je peux en contacter pratiquement aucun, parce que PE propose des candidatures anonymes, supprime les moyens de contact (j'ai ni nom, ni numéro de téléphone, ni mail), et que si le type n'a pas eu LE BON SENS de joindre son CV (avec les éléments manquants), ben je peux pas me rapprocher subtilement de lui. Je suis obligée alors de faire des propositions d'emploi, où il faut carrément que je crée un nouveau besoin, pour parvenir à contacter un type qui sera peut-être pas motivé, pas disponible, pas folichon, bref, pour un type qui n'en vaudrait peut-être pas la peine. Pas envie de perdre mon temps, alors je contacte juste ceux qui pensent à mettre leur CV.

Je ne fais pas de discrimination. Si j'avais le moyen de le faire, mon critère de rejet serait l'orthographe et la grammaire.
Je suis franchement allergique aux fautes d'orthographe, et je manque de faire une syncope à chaque candidature que je vois. Y'en a pas une qui s'apparente à du français. Mais comme malheureusement, je recherche des postes non qualifiés, et que ce genre de candidats ont décroché de l'école et qu'ils me font de la peine, je prends sur moi pour fuir les paragraphes remplis de fautes monstrueuses et de formules de style absolument incroyables. Et je les appelle quand même, parce que sinon j'aurai jamais personne.

Je crois que si je quitte l'intérim un jour, ce sera parce que j'aurai encaissé un trop-plein de fautes d'orthographe dans ma vie professionnelle, et que psychologiquement, voire même physiquement, je ne pourrai plus le supporter.

 

Jeudi aprèm, mon employeur m'a laissée seule à l'agence (il avait une réunion (durant laquelle la direction a demandé que j'écrive une lettre de motivation manuscrite pour faire une étude de graphologie, et que je donne une photo, pour le cas où je serai amenée à poursuivre au-delà de mon CDD). jusqu'à 16h, et il a fait exprès de pas rentrer après juste pour voir comment j'allais gérer.

Bon. Jusqu'à 16h, ça allait. J'avais plein de messages pour lui (Machin s'étonne du montant de son acompte, TrucMuche râle parce que sa paie lui paraît trop mince, la Médecine du travail me tape sur le système, etc...), que je lui ai transmis, mais ça allait. C'était gérable.

Après, c'est parti en cagagne. 

Parce que déjà, on est dans la période de paie.
Donc je vais être très franche, très honnête, et donc vulgaire, avec vous : ON M'A FAIT CHIER TOUTE L'APRES-MIDI. Putaaaaaiiin, un quart d'heure au téléphone pour expliquer à Bidule que BEN OUI MON COCO, TU DEMANDES DES ACOMPTES DE 300 A 600 EUROS PAR SEMAINE, ALORS OUI, C'EST NORMAL QU'L TE RESTE 150 EUROS A LA FIN DU MOIS, BORDEL, TU COMPRENDS PAS QU'ON T'A FILE 1700 D'ACOMPTE EN UN MOIS ?!!!!!

Sérieux ! Ils sont fort pour râler ! Je veux bien qu'on fasse des erreurs, que c'est normal de demander, de réclamer, de s'étonner... mais j'aimerais qu'ils se donnent AUTANT de peine qu'ils en ont pour me casser les ovaires pour être aimables et respectueux !

Le téléphone, c'était sonnerie sur sonnerie, tellement que j'ai une intérimaire qui a dû patienter pendant 1/4 d'heure pour que je m'occupe d'elle. Et le dernier que j'ai reçu, qui m'a aussi cassé les bonbons, posant questions sur questions, je lui ai carrément dit "écoutez, je finis ma journée dans un quart d'heure, et j'ai des choses urgentes à faire. Donc je verrai demain, OK ?". Il en a rien eu à foutre. Bon.

Bref. J'ai l'habitude d'appeler tous les soirs les intérimaires d'un client en particulier pour leur annoncer leurs horaires du lendemain... pour une fois, ils se sont inquiétés et ont appelé eux-mêmes pour les connaître ! Et à 17h30, un chef qui me dit qu'il lui faut une personne pour le lendemain. J'ai répondu, après avoir trouvé, à 18h. Il était parti, j'ai laissé un message.

Mes yeux avaient fondu, j'ai bramé dans le combiné quand mon employeur a téléphoné, et il a bien rigolé en disant que je m'en étais bien sortie.
 

Et aujourd'hui, ça a été le summum. J'ai eu mon compte en "gars qui me tapent sur le système".
Parce qu'ils ont reçu leur bulletin aujourd'hui. Et que les stagiaires sont parties en foutant la merde, ce qui fait qu'ils manquent des heures à pas mal d'intérimaires. Ils se sont acharnés sur moi, tellement que le prochain, je crois que je vais hausser le ton pour qu'on me respecte un peu plus.


Le truc, c'est qu'avec tout ça, j'ai pas le temps de fureter parmi les CV et de recruter. Je suis d'abord Chargée de recrutement. Mais comme y'a personne pour s'occuper de l'administratif et des problèmes des 100 intérimaires qu'on a (et ils ont TOUS un problème), ben c'est moi qui gère. Et je pleure, je pleure, je pleure, parce que mon plus gros client me demande 6 caristes pour jeudi prochain pour une sélection en vue d'un prochain besoin. Et qu'à la place, je me fais engueuler par BiduleChouette qui me dit que c'est scandaleux toutes ces erreurs, qu'on est bons à rien, qu'on l'a pas assez payé et que... Argh.


Bref, si je quitte l'intérim un jour, je crois que ce sera SURTOUT pour quitter les intérimaires.

(Et pour retomber dans le silence, parce que je parle tellement chaque jour, moi qui suis si réservée, que ma voix est devenue morne, ma gorge sèche et mes glandes salivaires vides).

Autrement, à part les aléas du métier (les intérimaires quoi), l'aspect recrutement me régale beaucoup. Et ça se passe bien, je suis juste pas encore assez expérimentée pour casser la baraque, mais ça viendra. J'espère. 

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