Je n'ai pas disparu de la circulation.
Enfin, si. Un peu. Un tantinet. Et j'en suis désolée pour les quelques uns qui s'entêtent à revenir ici.
Je pensais être de retour plus tôt sur ce blog, mais les aléas de la vie ont décidé le contraire.
La dernière fois que j'ai écrit un post, j'étais en train de boucler un mémoire de 224 pages, en retard pour motif de "travail en groupe" évidemment, et j'appréhendais les partiels du second semestre, puisqu'il fallait que je révise.
Chose impossible vu que je bossais (et que j'avais le stage).
Néanmoins, je peux vous affirmer que j'ai réussi mon année, le Master 1, et obtenu ainsi une Maîtrise en Ressources Humaines. 10,905 de moyenne, mention Passable. Ah bah oui, je ne suis pas en mesure de me plaindre : pour une fille qui n'avait jamais mis le pied à la Fac, je m'en tire plutôt bien et je devrais être fière de moi (l'emploi du conditionnel n'est pas une illusion d'optique).
J'ai beaucoup crisé, pleuré, paniqué, angoissé depuis deux mois. Il a fallu que je me reprenne... Sauf qu'une fois encore, la vie en a décidé autrement.
J'allais justement mieux y'a deux semaines, je pensais même réécrire ici tranquillement.
Mais j'ai encore pris une claque de l'amitié, décidé de prendre du recul...
Et quand je pensais être assez forte pour me passer des gens qui en ont strictement rien à foutre de moi (et dieu sait qu'ils sont nombreux, et qu'elles étaient belles les promesses d'amitié... et oui, je parle pour la plupart des "amies" de Draguignan, mais ne leur laissons pas la majorité absolue hein).
Bref. Je me relevais tout doucement. Au moment où, lundi dernier, mon père est tombé. AVC.
Je ne sais pas si ça vous ai déjà arrivé de vivre cette horrible situation avec un proche.
Le fait est que j'ai terriblement mal pris ce qui aurait pu coûter la vie à mon papa.
Se dire qu'il n'a pas encore 60 ans ;
Aller le voir à l'hôpital ;
Le découvrir en dépression, en train de pleurer, de peur, d'angoisse, de mauvais souvenirs (Mamie Simone <3).
Je n'ai jamais vu mon père en dépression, à pleurer comme un bébé. Et je n'ai pas été assez forte pour surmonter ça.
Bien sûr, ce qu'il a eu aurait pu être plus grave, et dieu merci, ça n'a pas été le cas. Mais je l'ai maudite, cette chienne de vie. Je l'ai vraiment haïe, même. Je n'aurais pas accepté qu'il s'en aille, sans m'avoir vue devenir une femme épanouie, sans qu'il n'ait pu m'accompagner à l'autel et me dire que je suis jolie dans ma robe blanche, sans qu'il n'ait pu voir ses petits-enfants, sans que je n'aie pu encore profiter de lui parce que j'ai que 22 ans, bordel. J'en aurais été malade.
Et puis, il y a eu l'autre nouvelle. L'autre mauvaise nouvelle. Au même moment où je constatais ma réussite en M1, j'apprenais mon refus entier et définitif à l'entrée en M2 à Aix-Marseille. Je savais que ça marcherait pas du premier coup, je m'en doutais... mais je pensais que mon dossier serait au moins recevable en entretien, et il le valait. Je valais de défendre mon steak. Il fallait 11 de moyenne pour avoir cette chance. Il me manquait 0,095 points.
J'ai encore beaucoup pleuré. Refusé de le dire à mon père. Appréhendé de partir en le laissant derrière moi dans cette situation. Misé sur les autres formations tout en n'y croyant pas. Tout ça, en période de révisions pour les rattrapages, rattrapages choisis mais totalement inutiles désormais.
Je continue donc sur ma lancée. J'ai postulé sur Grenoble et deux fois sur Lyon. Nous verrons ce qu'il en sera.
Au pire, je me retrouve dans la même situation qu'il y a deux ans. Avec un peu plus de maturité pour aborder sereinement et avec plus de confiance une période ô combien difficile de recherche d'emploi. Mais ne soyons pas négatifs.
Florent a fait le choix de me suivre partout où j'irai. Il a hâte d'ailleurs. C'est un fou, je l'ai toujours dit.
Heureusement qu'il est là. Il a été d'un soutien inestimable pendant cette horrible période, et le sera encore pendant les semaines qui arrivent, tout aussi angoissantes puisque porteuses de mon avenir. Il me laissera pas tomber lui. Nous sommes complémentaires.
Je me dis que dans ma vie, il n'y a que ma famille proche et lui qui comptent. J'ai trop été déçue par les autres, les "oh on se revoit l'année prochaine t'inquiète pas, ne pleure pas", "tu es une fille formidable, je veux pas perdre contact", "on partira en vacances là, là et puis là aussi", "je t'adooooore".
Voilà.
Ces deux derniers mois sont donc un melting-pot d'amertume, de souffrance, d'angoisse, de pleurs, d'incertitude et de colère.
Il ne valait donc mieux pas que je m'exprime ici.
J'espère revenir avec de meilleures nouvelles, même si la météo des potins ne s'annonce pas des meilleures.
Une bonne nouvelle quand même : Papa devrait sortir demain, avec un peu de chances, après une semaine et demi d'observation. Néanmoins, on lui recommande de faire une opération au cerveau, pour corriger l'artère qui s'affine beaucoup trop, et pourrait conduire à une paralysie plus grave en d'une nouvelle récidive de l'AVC.
Rien pour me rassurer donc.