Que ce soit à Paris, sur les Champs-Élysées (avec les trottoirs pleins de gadoue au passage), à Salon-de-Provence sur le Cours Gimon ou bien à Eyguières sur la place de l'Église, on a tous droit aux très fameux petits chalets d'où s'échappent de délicieuses odeurs : sucre, caramel, vin chaud etc...
La seule différence, c'est que le Marché de Noël est proportionnel à l'envergure du bled. À Paris, c'est le top du top du Marché de Noël qui s'étend sur un ou deux kilomètres. À Eyguières, voyez-vous, on a droit à trois cabanes avec une poignée de pèlerins qui se demandent ce qu'ils foutent bien là parce que y'a personne qui vient au Marché de Noël d'Eyguières, si provençal soit-il. Bref, le Marché de Noël d'Eyguières, c'est de la GROSSE BLAGUE. Surtout après avoir fait celui de Paris.
Mais le Marché de Noël surtout, qu'il soit à Paris ou Eyguières, c'est d'abord un marché pervers.
Pervers, pas dans le sens cochon-coquinou, mais pervers dans le genre "mouais espèce d'arnaqueurs".
ATTENTION.
Je ne parle pas forcément d'arnaques, parce que ce qui se vend dans les Marchés de Noël, c'est du "bon", de la "qualité", du "délice", du "rêve en papilles". Ce que je souhaite faire prendre conscience, c'est qu'on peut passer la moitié de son salaire sans s'en rendre compte dans les Marchés de Noël. J'exagère, bien entendu, mais c'est presque exactement ce qui est arrivé à ma mère cet après-midi à Salon : elle a claqué 45 euros en dix minutes et trois chalets, sans rien piger.
La faute à quoi ?
Et bien, aux panneaux qui disent "4,50 EUROS LES 100G !", entre autres.
MAMAN *toute contente* : Bon, je vais prendre 100g de calissons, alors.
COMMERÇANT *tout content aussi* : D'accord, Madame ! Servez-vous ! 100g, ça fait 7 calissons !
MAMAN *se sert 7 calissons, sous-pèse puis hésite* : Oui bon, je crois que j'en ai prendre un petit peu plus...
Ben oui. Parce que 7 calissons bon sang...
Et dlingdlingdlingdling... JACKPOT POUR LE COMMERÇANT !!!
Bref voilà l'arnaque en elle-même : on nous donne un prix (élevé, soit, mais c'est du "bon") pour 100g, alors que 100g, c'est RIEN, BORDEL !
Soyez honnête, et dîtes-nous une vraie somme pour une quantité suffisante zut alors !
À Paris, c'était exactement pareil.
Un stand, tout ce qu'il y a de plus attirant : du chocolat plein la vue, des milliers de tablettes épaisses, une odeur de chocolat artisanal... Bref. Comment résister ? Le prix ? 5,50 euros les... je vous laisse deviner... les CENT GRAMMES !
SANDRA : Euh ça fait quoi 100g ?
COMMERÇANT : Ça. *montre trois petits morceaux*
SANDRA : C'est tout ?!!
COMMERÇANT : Ben, une tablette Milka, c'est 100g aussi ! Là, c'est encore plus épais...
Et c'est "du bon".
C'est vrai. Je vous assurer que les 5,50 euros de 100g de chocolat blanc-caramel, je ne les ai pas regrettés. Ils les valaient. Ils les valaient tellement que j'ai mangé le chocolat très lentement, et j'ai fait durer la tablette jusqu'à une semaine.
Enfin, tout ça pour dire, parce que je m'éloigne de ma conclusion...
\\ CHALET DES NOUGATS DE MONTÉLIMAR //
MAMAN : Et si je prenais du nougat pour Séb [NB : mon frère]... Il adore ça !
SANDRA : Ouais, si tu veux...
MAMAN *face aux énormes blocs de nougats qui devaient peser quarante kilos* : Mais je ne sais pas lequel prendre...
COMMERÇANT : Vous savez ce qu'il préfère ?
MAMAN : Ben le nougat mou...
COMMERÇANT : Le plus mou que j'ai, c'est celui-là. *désigne un énorme bloc beige* Vous voulez goûter ?
MAMAN : Je ne sais pas, je n'y connais rien...
Vous savez les gens, dès fois, il faut savoir assumer son rôle de jeune soeur.
Je suis la seule sur qui il peut compter en ce bas-monde, je ne peux prendre le risque de laisser ma mère acheter le mauvais nougat.
SANDRA : OUAIS BON ALLEZ, JE SUIS LE PORTE-PAROLES DE MON FRÈRE ! FAITES-MOI GOÛTER ET JE VAIS VOUS DIRE S'IL VA AIMER !
