Samedi 23 juin 2012 à 23:02

Je revenais d'Istres. Une séance Cache-Cache. Et j'avais fait le plein.
Une camionnette arrivait en face.
Elle roulait au milieu.
Je roulais à 80 km/h et allait réduire ma vitesse.
Je me pousse à droite pour l'éviter. 
Elle se dirige droit sur moi.

L'impact est réel et non sans violence.
Le choc.
Le bruit.
Le bruit du choc.
Le bruit du pare-brise, en mille morceaux.
Les airbags qui se déclenchent.
Mes lunettes de soleil qui passent par-dessus la vitre pour se fracasser sur la route.
Le silence.
Ce putain de silence. 

Je commence à crier.
Je regarde mes mains. En sang.
Je regarde devant moi. Le pare-brise, une mosaïque.
J'ai perdu mon portable.
Une flamme. La flamme de l'airbag (fallait le savoir, hein).
Il fait chaud. Très chaud.
Je bouge mes jambes. Elles sont fonctionnelles.
Je veux ouvrir la portière. 
J'y arrive pas. Fermeture automatique.
Je veux l'ouvrir.
Le bouton de l'ouverture automatique a carrément sauté du tableau de bord. Il n'existe plus.
Je crie. 
Je hurle qu'on vienne me sortir de là.

J'attends peut-être dix-trente secondes ou une minute, j'en sais rien.

Celui qui a causé mon accident vient me sortir de là. Une chance que j'aie pas la clim et que la vitre soit baissée à 100 %. C'est par-là qu'il m'a sortie de là. J'ai traîné mon sac avec moi en criant "mon téléphone ! mon téléphone !"

Appeler Florent. Appeler Maman. Appeler mon employeur. Appeler Florent. Appeler Maman. Mon téléphone,

Supplier pendant une demi-heure :

- Mon téléphone, je veux mon téléphone. S'il vous plaît, retrouvez mon téléphone.
- Je suis désolé, on ne le retrouve pas.
- Mon téléphone. S'il vous plait. Je dois prévenir ma mère.

On l'a finalement retrouvé. Florent était déjà sur la route grâce à un témoin (j'ai bien fait d'écrire son numéro sur mon agenda la fois où j'avais oublié mon téléphone à la fac).

Ils ont pas voulu attendre qu'il arrive pour m'amener à l'hôpital.
Quand il est arrivé, il y avait déjà plus rien, et ils étaient en train de tout nettoyer. 

Il est venu me voir aux Urgences. J'étais toujours pas prise en charge.
J'ai pleuré quand il est arrivé, je lui ai tout raconté.

J'ai des ecchymoses, quelques petites plaies, un  troisième genou qui pousse. J'ai rien de cassé, mais j'ai un peu mal.
Je ne suis pas allée travailler, et je ne sais pas si ce sera possible demain.


C'était une journée qui apportait avec elle de bonnes nouvelles : ma mère avait un cadeau à m'offrir, et la bague de mes 6 mois avec Florent était enfin arrivée à la bijouterie.

Je revenais une séance shopping et un homme téléphonait au volant.
Voilà comment j'ai eu un véritable accident de la route.

Avec les pompiers, le sang, l'hôpital, les pleurs et les tremblements. 
Et la voiture, je sais pas encore.

Je ne veux pas rester seule. Je ne veux pas dormir seule.
J'ai peur pour demain, mais je suis terriblement chanceuse de n'avoir rien de grave, de ne pas être handicapée et d'être en vie.

Mercredi 13 juin 2012 à 22:35

Je n'ai pas disparu de la circulation.
Enfin, si. Un peu. Un tantinet. Et j'en suis désolée pour les quelques uns qui s'entêtent à revenir ici.

Je pensais être de retour plus tôt sur ce blog, mais les aléas de la vie ont décidé le contraire.

La dernière fois que j'ai écrit un post, j'étais en train de boucler un mémoire de 224 pages, en retard pour motif de "travail en groupe" évidemment, et j'appréhendais les partiels du second semestre, puisqu'il fallait que je révise.
Chose impossible vu que je bossais (et que j'avais le stage).
Néanmoins, je peux vous affirmer que j'ai réussi mon année, le Master 1, et obtenu ainsi une Maîtrise en Ressources Humaines. 10,905 de moyenne, mention Passable. Ah bah oui, je ne suis pas en mesure de me plaindre : pour une fille qui n'avait jamais mis le pied à la Fac, je m'en tire plutôt bien et je devrais être fière de moi (l'emploi du conditionnel n'est pas une illusion d'optique).

J'ai beaucoup crisé, pleuré, paniqué, angoissé depuis deux mois. Il a fallu que je me reprenne... Sauf qu'une fois encore, la vie en a décidé autrement.
J'allais justement mieux y'a deux semaines, je pensais même réécrire ici tranquillement.
Mais j'ai encore pris une claque de l'amitié, décidé de prendre du recul...

Et quand je pensais être assez forte pour me passer des gens qui en ont strictement rien à foutre de moi (et dieu sait qu'ils sont nombreux, et qu'elles étaient belles les promesses d'amitié... et oui, je parle pour la plupart des "amies" de Draguignan, mais ne leur laissons pas la majorité absolue hein).

Bref. Je me relevais tout doucement. Au moment où, lundi dernier, mon père est tombé. AVC.

Je ne sais pas si ça vous ai déjà arrivé de vivre cette horrible situation avec un proche.
Le fait est que j'ai terriblement mal pris ce qui aurait pu coûter la vie à mon papa.

Ne pas connaître l'exactitude de son état de santé ;
Se dire qu'il n'a pas encore 60 ans ;
Aller le voir à l'hôpital ;
Le découvrir en dépression, en train de pleurer, de peur, d'angoisse, de mauvais souvenirs (Mamie Simone <3).

Je n'ai jamais vu mon père en dépression, à pleurer comme un bébé. Et je n'ai pas été assez forte pour surmonter ça.
Bien sûr, ce qu'il a eu aurait pu être plus grave, et dieu merci, ça n'a pas été le cas. Mais je l'ai maudite, cette chienne de vie. Je l'ai vraiment haïe, même. Je n'aurais pas accepté qu'il s'en aille, sans m'avoir vue devenir une femme épanouie, sans qu'il n'ait pu m'accompagner à l'autel et me dire que je suis jolie dans ma robe blanche, sans qu'il n'ait pu voir ses petits-enfants, sans que je n'aie pu encore profiter de lui parce que j'ai que 22 ans, bordel. J'en aurais été malade.

Et puis, il y a eu l'autre nouvelle. L'autre mauvaise nouvelle. Au même moment où je constatais ma réussite en M1, j'apprenais mon refus entier et définitif à l'entrée en M2 à Aix-Marseille. Je savais que ça marcherait pas du premier coup, je m'en doutais... mais je pensais que mon dossier serait au moins recevable en entretien, et il le valait. Je valais de défendre mon steak. Il fallait 11 de moyenne pour avoir cette chance. Il me manquait 0,095 points.

J'ai encore beaucoup pleuré. Refusé de le dire à mon père. Appréhendé de partir en le laissant derrière moi dans cette situation. Misé sur les autres formations tout en n'y croyant pas. Tout ça, en période de révisions pour les rattrapages, rattrapages choisis mais totalement inutiles désormais.

Je continue donc sur ma lancée. J'ai postulé sur Grenoble et deux fois sur Lyon. Nous verrons ce qu'il en sera.
Au pire, je me retrouve dans la même situation qu'il y a deux ans. Avec un peu plus de maturité pour aborder sereinement et avec plus de confiance une période ô combien difficile de recherche d'emploi. Mais ne soyons pas négatifs.

Florent a fait le choix de me suivre partout où j'irai. Il a hâte d'ailleurs. C'est un fou, je l'ai toujours dit.
Heureusement qu'il est là. Il a été d'un soutien inestimable pendant cette horrible période, et le sera encore pendant les semaines qui arrivent, tout aussi angoissantes puisque porteuses de mon avenir. Il me laissera pas tomber lui. Nous sommes complémentaires. 

Je me dis que dans ma vie, il n'y a que ma famille proche et lui qui comptent. J'ai trop été déçue par les autres, les "oh on se revoit l'année prochaine t'inquiète pas, ne pleure pas", "tu es une fille formidable, je veux pas perdre contact", "on partira en vacances là, là et puis là aussi", "je t'adooooore".

Voilà.
Ces deux derniers mois sont donc un melting-pot d'amertume, de souffrance, d'angoisse, de pleurs, d'incertitude et de colère.
Il ne valait donc mieux pas que je m'exprime ici.

J'espère revenir avec de meilleures nouvelles, même si la météo des potins ne s'annonce pas des meilleures.
Une bonne nouvelle quand même : Papa devrait sortir demain, avec un peu de chances, après une semaine et demi d'observation. Néanmoins, on lui recommande de faire une opération au cerveau, pour corriger l'artère qui s'affine beaucoup trop, et pourrait conduire à une paralysie plus grave en d'une nouvelle récidive de l'AVC.

Rien pour me rassurer donc.

Vendredi 27 avril 2012 à 11:23

Je peine à remonter à la surface, et je morfle beaucoup en ce moment.
Mais juste je voudrais dire quand même pour ce passage très rapide, qu'aujourd'hui, ça fait six mois que je vis l'histoire d'amour la plus graouesque avec le Koala (oui, c'est son nouveau surnom) et que voilà.

J’enchaîne les crises de larmes en ce moment, mais heureusement qu'il est là parce que je n'ai jamais été aussi démunie qu'en ce moment-là.

Dimanche 1er avril 2012 à 11:36

C'est assez singulier que je ne vienne pas de plusieurs semaines écrire ce blog, même des conneries débiles qui servent à rien.
De toute manière, il a fallu que je mette beaucoup de choses de côté ces derniers jours (comme si, de façon plus générale, je n'avais pas mis assez de choses de côté depuis septembre 2011 (l'écriture, par exemple, hein, pour ne citer que ça)).

Mais jeudi, jeudi oui celui de cette semaine qui se termine juste, ce jeudi-là... J'en ai eu marre, VRAIMENT marre, j'ai reçu le texto de trop, j'ai reçu le boulot à faire de trop, bref, j'ai pété un vrai câble, j'ai pleuré de rage et j'ai failli casser quelque chose. Parce que ça fait des mois que j'intériorisais toute la pression du Master et les copines de fac qui se reposent trop, VRAIMENT TROP, sur moi, alors que merde, je fais que 44 kg (oui, j'ai pris un kilo) et je ne peux pas porter le poids du monde sur mes épaules. Merde.

Ce pétage de câble, c'est vraiment le fruit d'un cumul des choses. Que je vous explique :

- Quand y'a un problème, c'est moi qu'on vient voir (à ce qu'il paraît, je suis la leader du groupe, alors qu'on a un chef de projet), 

- Quand y'a un problème, on m'envoie des textos ou on m'appelle direct, et que je sois avec Florent ne change strictement rien à la donne : ce qui signifie que je passe déjà assez peu de temps avec mon amoureux comparé aux autres qui vivent avec leur mec ("je vous préviens les filles, dimanche, je bosse pas, je profite de mon chériiiiii" ouais ouais ouais, c'est ça ma fille, tu vis déjà avec ton mec alors t'en profite déjà comme tu veux et c'est pas ça qui va t'empêcher de faire ta part de boulot, ALORS JE TE PLAINDRAI QUAND J'AURAI UNE MINUTE). Donc en gros, on me fait chier quand je suis avec Florent. Elles viennent me contrarier, me picoter des minutes censées être consacrées à lui, et après, je profite pas comme je le devrai de Monsieur.

- On dépend trop de moi : Anaïs n'accepte de venir aux réunions qu'à la même heure où j'arrive par le train. Donc quand on a réunion à 9H, je ne peux qu'arriver à 20, donc Madame se croit exemptée de venir à 9H comme tout le monde. Et moi je suis pas d'accord, et je culpabilise.

- Je supporte depuis septembre des critiques sur mes tenues vestimentaires. Ça me faisait rire au début, de choquer les autres. Maintenant, je commence à me lasser, et jeudi, quand Andreea a dit qu'elle a cru que j'étais en chemise de nuit, j'ai cru que j'allais la démonter. Qu'est-ce que je l'emmerde bordel, je m'habille comme je veux.

- J'ai eu beaucoup de pression par rapport à ma recherche de stage (stage déterminant pour passer en M2 car la concurrence est rude, j'y reviens après), et parce que je n'ai pas eu le temps de vous raconter, je vous en parle vite fait : l'entretien à Eurocopter s'est fait totalement en ANGLAIS (oui, ils aiment faire des blagounettes), donc évidemment, c'est mort ; mais j'ai trouvé un autre stage grâce à Andreea (je lui dois au moins ça), que je devrais commencer vers le 23 avril.

- La concurrence en M1, je le disais, est rude. En fait, depuis septembre, c'est la guerre. On est 90 et y'en aura pas plus de 20 admis sur Marseille. (Là, tout de suite, on rigole moins, hein). Alors forcément, se développent dans la promo - parlons franchement - de grosses pétasses qui essaient de se faire bien voir à tout prix par les profs, qui te cassent du sucre dans le dos parce que tu comprends, la binoclarde elle porte des collants framboise aujourd'hui et en plus, elle a fait un super bon exposé avec ses camarades, et tu comprends, c'est dangereux, parce que tu veux absolument être meilleure qu'elle. Y'a que toi qui vaut quelque chose dans cette classe, et tu le montres. Les autres, de la merde, que de la merde. Alors tu la critiques, tu critiques tout le monde d'ailleurs, et ça y va, les langues de pute, ça y vaaaaa. (Oui je vous avais prévenu que je parlerais franchement). Et d'ailleurs, comme t'avais foiré ton exposé, t'es allée pleurer pendant deux semaines à la prof pour qu'elle te rajoute des points, parce que c'est pas juuuuuste que tu te sois plantée, et que c'est pas juuuuuuste que les autres ont fait un meilleur truc que toi.

- Le projet. Je vous en avais brièvement parlé. Nous sommes dans un projet coefficient 12 depuis janvier, qui porte sur la réalisation d'un mémoire sur la Responsabilité Sociale de l'Entreprise. J'étais chargée avec Anaïs de pondre une revue de littérature (ce qui revient à écrire un article scientifique en fait), et le big problème, c'est que j'ai fait à 80 % la revue de littérature toute seule. Ajoutez à ça qu'Anaïs a OpenOffice, que c'est un véritable enfer pour l'assemblage de nos parties, que j'ai dû corriger toute sa partie, ajoutez qu'Andreea a foutu un bordel dans mon introduction jeudi soir, que j'ai dû tout refaire jusqu'à minuit moins le quart, et que j'avais même pas fini, et que j'avais même pas pu aller aux toilettes, me laver les cheveux ou seulement prendre une douche depuis que j'étais rentrée de la fac à 19h30. Ajoutez à cela que je devais me lever à 7h (alors que j'avais pas exceptionnellement pas cours le vendredi matin) pour terminer la revue et me laver les cheveux avant de partir à la fac, et faire mes exos de Masse Salariale (comprenez "exercices de mathématiques" et vous connaissez mes talents de mathématicienne).

- Ajoutez à cela que je devais finir à 19h15 ce jour-là, et que samedi matin, j'ai cours de 8h à midi, que je bosse le week-end, et que samedi, exceptionnellement, mes patrons m'avaient exemptée parce que j'avais une audition de clarinette. Et que par conséquent, comme tous les week-end en ce moment, pour voir Florent, c'était mort. Surtout que c'était la journée Club à Botanic, alors il a fini à 20h et quand il est passé à la maison au moins aussi mort que moi (parce que je finis à 19h15, donc ça me fait rentrer à Eyguières à 21h sans avoir mangé).

- Ajoutez à cela que je n'ai pas le temps de chercher un apprentissage sur Orléans pour l'année prochaine, pas le temps de penser à mon avenir, pas le temps d'aller me défouler à Cache-Cache, ni même de seulement passer commande sur internet. 

Bref. Jeudi, donc, quand j'ai reçu des textos du genre "Faut qu'on se répartisse le travail en éco du travail", "J'ai envoyé un mail", "Faut qu'on s'envoie les articles", "Faut que qu'on s'envoie les interviews des entreprises", "Est-ce qu'on a cours de GRH vendredi prochain ?", vous comprenez donc que j'ai pété un câble. 

Faut arrêter, vraiment. Je ne supporte plus toute cette pression, je ne supporte plus que tout le monde se tourne vers moi dès qu'il y a un souci, je ne supporte plus de repasser derrière tout le monde parce que le travail est mal fait.
Je mets déjà beaucoup de choses de côté à cause de cette putain de fac, est-ce que faut que je fasse aussi un croix sur ma vie extrascolaire, ma vie PRIVÉE, alors qu'on est un groupe, et que je ne dois pas être la seule à m'investir, à pleurer pour un projet, à tout donner jusqu'à moins profiter de mon copain, mes amis et ma mère ?!! Non. Surtout que les autres profitent bien de leur mecs et leurs copines, alors moi, je veux pouvoir en profiter comme elles, merde ! Je suis exemptée de rien !

Et moi qui me sentais prête à recommencer l'écriture, je peux même plus. Je veux commencer à réviser mes partiels, je peux même pas.

Enfin, voilà. Voilà ce que vous avez raté depuis quelques semaines.
Joyeux, hein ?


(Le rap, c'est pas mon genre, mais Monsieur m'a fait connaître Orelsan, alors exceptionnellement, je mets un morceau que j'aime bien, plutôt joli, et qui correspond bien avec mon ras-le-bol général, parce que maintenant, j'ai qu'une envie : me poser un peu et profiter de la vie)(Et si vous êtes gentils, je vous mettre le chanson qui parle des pétasses de ma classe, ça s'appelle "gros poissons dans petite mare". :p).





(PS : mon audition de clarinette s'est très bien passé. J'ai joué Fields of Golds, et Imagine, et j'ai eu 6 minutes de gloire, malgré un trac immense, sur une vraie scène).

Jeudi 15 mars 2012 à 21:52

Ça arrive parfois, genre de temps en temps quoi, surtout quand s'est installée une routine de jours potables, qu'il arrive alors en plein de milieu de tout ça une VÉRITABLE JOURNÉE DE MERDE.

Véritable journée de merde qui se résume grosso modo en quatre mots : j'ai oublié mon téléphone.
Et le pire, c'est que je le revois tranquillou sur ma table de nuit, ce p'tit saligaud.

Je me suis donc rendue compte de cet oubli fatal quand j'étais sur le parking de la gare de Lamanon. C'était trop tard. Evidemment. 
J'étais à 7 km de chez moi. Et le train arrivait dans 7 minutes. (Oui, 7). Et le train était à l'heure. Donc c'était mort (c'est dingue ça, ils sont pas foutus d'avoir 20 minutes de retard quand y'a besoin !).

J'étais sur le quai, le TER arrivait vers moi, indéniablement, et je pensais à tous les risques que je prenais en ne faisant pas demi-tour pour rentrer chez moi et récupérer mon téléphone portable.

Ce n'était pas le jour pour l'oublier.
Que dirait Monsieur devant mon silence de 10 heures ?
Que dirait Monsieur, alors que déjà je lui avais fait un peu la gueule hier ? C'est vrai ça, pourquoi aujourd'hui, alors qu'hier est encore frais ?
Le prendrait-il mal ?
Allait-il se faire du mouron pour rien ?
Et puis, on devait se voir ce soir, comment on va faire pour s'organiser ?

Bien sûr, je sais que c'est complètement stupide de faire une crise d'anxiété à cause d'un téléphone. Mais je sais que Monsieur peut être blessé. (Ou pas, ceci dit). Bref...

Ce n'était pas le jour pour l'oublier.
Parce que j'avais un entretien pour un stage chez Eurocopter, et que forcément, n'a-t-on pas idée d'oublier son téléphone un jour si important, alors que le recruteur peut nous appeler à tout moment ?

Ce n'était pas le jour pour l'oublier... et ce n'était pas non plus le jour pour oublier sa montre.
Parce que j'avais un entretien pour un stage chez Eurocopter, parce que j'ai également oublié ma montre, et parce que, ben du coup, j'avais pas l'heure, et n'a-t-on pas idée d'oublier sa montre un jour d'entretien, où on a rendez-vous à 15h, qu'on doit être au poste de garde à 14h30, qu'on doit prendre le train de 13h06 et qu'on doit prendre celui de 17h15 pour le retour.

Voilà tout ce à quoi je pensais sur le quai alors que le TER arrivait.
Un instant, j'ai eu une impression "Je ne dois pas monter dans ce train et repartir sur Eyguières chercher mon portable, sinon, c'est mort. C'est Lamanon. Y'a deux trains par jour à Lamanon. Je ne pourrai jamais revenir. Il ne faut pas que je prenne ce train, que je rentre à la maison, et que j'en prenne un à Miramas. Mieux vaut être en retard pour travailler avec les filles et avec mon téléphone, plutôt que d'être à l'heure sans téléphone, et être trop contrariée pour bosser."

Et vous savez ce qu'on dit : la première impression est toujours la bonne.
Ouais.

Ben sauf que j'ai fait la CONNERIE de monter dans ce p***** de TER de m**** !
Bah oui. Sinon ce serait pas drôle, hein.



Résultat des courses :

- J'ai été très contrariée ("mais t'inquiète, s'il comprend pas, s'il te reproche ça, ça veut dire que c'est qu'un con, qu'il t'aime pas, et qu'il te mérite pas" dixit les filles).
- J'ai été très irritable.
- J'ai eu envie de pleurer, d'appeler ma mère, de rentrer tout de suite, mais en vain.
- Je me suis auto-engueulée de pas connaître le numéro de Monsieur par coeur.
- J'ai attendu une heure à Vitrolles avant d'aller à Eurocopter, histoire de pas avoir trop d'avance.
- J'ai haï mon père qui m'avait dit "EC est à 10 minutes à pied de la gare" alors que non, Papa, force est de constater qu'EC est à 10 minutes EN VOITURE de la gare. Et j'ai haï le temps pourri parce que je me suis bien caillée.
- J'ai béni la navette pour le personnel qui m'a amenée en 10 minutes à EC. J'étais au poste de garde à 14h30 pile.

Je fais une pause.

Vous vous souvenez du paragraphe précédent qui disait que c'était pas le jour pour oublier son téléphone, parce que j'avais un entretien ? 
Ouais, celui-ci. Ben voyez par vous-même :

HÔTESSE *au téléphone* : Sandra B. est ici. [...] Quoi ? Que je vous la passe ?! *tend le combiné*
SANDRA : Oui, allô ?
RECRUTEUR : Mademoiselle B. j'ai cherché à vous joindre TOUTE LA JOURNÉE ! 
SANDRA :  J'ai oublié mon téléphoooone. J'le savais, qu'il allait m'arriver un truc dans le genre, J'LE SAVAIS !
RECRUTEUR : Mme Tutrice, qui devait faire l'entretien avec moi, est malade, et donc forcément, l'entretien est annulé. Vous êtes venue pour rien.

Bref.
Le Couloir de la Mort comme au Texas, ouioui, celui-là même.

Donc 14h30, j'étais au poste de garde. À 14h40, j'étais à nouveau dans le bus. Mon train était 14h40. J'ai cru que je l'avais raté. Mais...

Suite des résultats des courses :

- Là, en revanche, la SNCF a eu la bonne idée d'être en retard de dix minutes, donc j'ai pu prendre le train.
- Le train avait une correspondance à Miramas.
- Sauf que la correspondance (train et bus (la solution alternative)) était supprimée à cause des travaux.
- Donc, j'ai attendu 1h30 dans la glaciale gare de Miramas.
- J'ai pris le train de 16h30.
- Je suis arrivée à Lamanon à 16h45. Et à la maison à 17h.

Et là, ET LÀ, je me suis jetée sur le téléphone. Pas de message(s) de Monsieur (c'était bien la peine que je me saigne les veines), mais un message sur le répondeur du Recruteur, que j'ai immédiatement rappelé pour fixer un autre rendez-vous.

Et le plus lolilol dans l'histoire, c'est à qu'à 17h pile, Monsieur m'envoie un message pour me dire l'heure de son arrivée. Puis Tatiana un texto pour savoir comment ça s'est passé. Puis mon père appelle, plein d'espoir (il était dég quand je lui ai raconté), suivi de près par Andreea (toute aussi dég, et aussi révoltée par la classe qui pleure pour avoir des meilleures notes, mais bon ça, c'est une autre histoire).

(Donc, mon entretien, c'est mercredi à 14h. Oui. Je voulais y aller en voiture, mais mon père m'a engueulé sous prétexte que j'avais pas accès au parking d'EC sans badge, qu'en gros j'étais dans la merde parce que tout était complet... alors je vais y aller en train. Mais je m'en tape, cette fois, je partirai de Miramas !)

Bon, ce billet traîne, et devient un vrai bordel, et Monsieur va pas tarder. Alors retenez une chose :

MORALITÉ : N'OUBLIEZ JAMAIS VOTRE TÉLÉPHONE.

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