Vendredi 14 décembre 2012 à 23:00

Vous titillez d'impatience, je le sens, je le sais.
Mais comment s'est donc passée la première semaine (moins le lundi, vu que j'ai commencé mardi) de Sandra ?

Bien, j'ai envie de dire.
Je vais même aller jusqu'à dire que je trouve que je me suis bien démerdée.

Je me suis intégrée dans l'agence... pas difficile, nous ne sommes que deux.
Mon employeur m'a invitée au resto mardi midi, du coup, on a un peu mieux fait connaissance, et puis ça a confirmé l'idée qu'il se faisait de moi : je suis très proche de la réalité, et il aime beaucoup ça, ma façon de penser (si vous me demandez un jour, sachez que j'ai obtenu ce poste grâce à mes prétentions salariales en grand lien avec la réalité de jeune diplômé plein de bon sens (l'astuce de Tatie Sandra : dites que vous ne pouvez pas travailler au SMIC parce que vous avez été plongeuse, poste sans qualification, pendant un an et demi, que le Bac+4 justifie un peu plus, mais que votre manque d'expérience ne vous permet pas d'être exigeant, et que votre jeunesse ne vous permet pas d'avoir de réelles prétentions salariales, et que soyons réaliste, vous êtes une entreprise avec un budget, vous me donnez ce que vous pouvez me donner en rapport avec mes compétences, surtout que, on va être honnête, ce n'est qu'un CDD d'un mois ; ... et je pense que vous ferez, comme moi, bonne impression (je pense que je me suis fait passer une personne mature quand j'ai dit tout ça).

Bon, y'a pas que ça qui a joué hein. J'ai de bonnes bases en droit du travail, et j'ai le minimum requis pour bosser dans les RH (formations + stages à répétition).

Ma première journée a été placée sous le signe de l'intégration et de la formation.
Ça commence par zieuter et parapher le contrat, filer toutes les copies de mes diplômes, prendre note de mes identifiants, de mon adresse mail...
Puis par les rudiments sur le progiciel.
Puis par tous les noms des interlocuteurs que je serai susceptible d'avoir.
Puis par tous les descriptifs des clients.

Et par du téléphone.
Du téléphone.
Et encore du téléphone.

Je peux vous dire qu'en cinq minutes, ma mythique peur du téléphone avait disparu. Je dois passer en moyenne 30 coups de fil dans la journée, en recevoir au moins autant, et perdre une heure, si c'est pas plus, à être suspendue au combiné au total. J'aurais été dans l'Armée de l'Air, j'aurais appelé ça une tâche parasite. J'sais pas vous, hein, mais c'est ce que je pense.

Lors de ma première journée, même, on m'a raccroché pour la première fois au nez. Je suis restée un peu sur les fesses tellement je m'y attendais pas. Un dénommé Kebab (son vrai nom !), un de nos fournisseurs de candidatures, qui nous reprochait ouvertement (trop ouvertement, d'ailleurs) de faire des "choix ethniques" alors que si tu regardes les noms de 9 intérimaires sur 10... tu te rends compte que c'est pas du tout le cas, quoi.

BREF.

Le deuxième jour, j'ai organisé ma messagerie électronique, fait le tri dans mes mails, crée ma signature électronique, fait plein d'attestations Pôle Emploi (signé "Sandra B, Chargée de recrutement", c'est vraiment très excitant d'apposer sa signature quelque part), et zieuter du côté du site internet de Pôle Emploi. Pour la première fois, j'ai accès à l'espace recruteur au lieu de l'espace candidat. Ça aussi, c'est susceptible de me faire monter les larmes aux yeux. Même si je sais que dans un mois, je serai de retour à l'espace candidat.

Ça m'a permis de confirmer ce que je pensais : le site internet de PE est vraiment à l'image de l'administration elle-même : mal foutue, et loin d'être opérationnelle. En gros, j'ai plein de candidats dans ma liste, mais je peux en contacter pratiquement aucun, parce que PE propose des candidatures anonymes, supprime les moyens de contact (j'ai ni nom, ni numéro de téléphone, ni mail), et que si le type n'a pas eu LE BON SENS de joindre son CV (avec les éléments manquants), ben je peux pas me rapprocher subtilement de lui. Je suis obligée alors de faire des propositions d'emploi, où il faut carrément que je crée un nouveau besoin, pour parvenir à contacter un type qui sera peut-être pas motivé, pas disponible, pas folichon, bref, pour un type qui n'en vaudrait peut-être pas la peine. Pas envie de perdre mon temps, alors je contacte juste ceux qui pensent à mettre leur CV.

Je ne fais pas de discrimination. Si j'avais le moyen de le faire, mon critère de rejet serait l'orthographe et la grammaire.
Je suis franchement allergique aux fautes d'orthographe, et je manque de faire une syncope à chaque candidature que je vois. Y'en a pas une qui s'apparente à du français. Mais comme malheureusement, je recherche des postes non qualifiés, et que ce genre de candidats ont décroché de l'école et qu'ils me font de la peine, je prends sur moi pour fuir les paragraphes remplis de fautes monstrueuses et de formules de style absolument incroyables. Et je les appelle quand même, parce que sinon j'aurai jamais personne.

Je crois que si je quitte l'intérim un jour, ce sera parce que j'aurai encaissé un trop-plein de fautes d'orthographe dans ma vie professionnelle, et que psychologiquement, voire même physiquement, je ne pourrai plus le supporter.

 

Jeudi aprèm, mon employeur m'a laissée seule à l'agence (il avait une réunion (durant laquelle la direction a demandé que j'écrive une lettre de motivation manuscrite pour faire une étude de graphologie, et que je donne une photo, pour le cas où je serai amenée à poursuivre au-delà de mon CDD). jusqu'à 16h, et il a fait exprès de pas rentrer après juste pour voir comment j'allais gérer.

Bon. Jusqu'à 16h, ça allait. J'avais plein de messages pour lui (Machin s'étonne du montant de son acompte, TrucMuche râle parce que sa paie lui paraît trop mince, la Médecine du travail me tape sur le système, etc...), que je lui ai transmis, mais ça allait. C'était gérable.

Après, c'est parti en cagagne. 

Parce que déjà, on est dans la période de paie.
Donc je vais être très franche, très honnête, et donc vulgaire, avec vous : ON M'A FAIT CHIER TOUTE L'APRES-MIDI. Putaaaaaiiin, un quart d'heure au téléphone pour expliquer à Bidule que BEN OUI MON COCO, TU DEMANDES DES ACOMPTES DE 300 A 600 EUROS PAR SEMAINE, ALORS OUI, C'EST NORMAL QU'L TE RESTE 150 EUROS A LA FIN DU MOIS, BORDEL, TU COMPRENDS PAS QU'ON T'A FILE 1700 D'ACOMPTE EN UN MOIS ?!!!!!

Sérieux ! Ils sont fort pour râler ! Je veux bien qu'on fasse des erreurs, que c'est normal de demander, de réclamer, de s'étonner... mais j'aimerais qu'ils se donnent AUTANT de peine qu'ils en ont pour me casser les ovaires pour être aimables et respectueux !

Le téléphone, c'était sonnerie sur sonnerie, tellement que j'ai une intérimaire qui a dû patienter pendant 1/4 d'heure pour que je m'occupe d'elle. Et le dernier que j'ai reçu, qui m'a aussi cassé les bonbons, posant questions sur questions, je lui ai carrément dit "écoutez, je finis ma journée dans un quart d'heure, et j'ai des choses urgentes à faire. Donc je verrai demain, OK ?". Il en a rien eu à foutre. Bon.

Bref. J'ai l'habitude d'appeler tous les soirs les intérimaires d'un client en particulier pour leur annoncer leurs horaires du lendemain... pour une fois, ils se sont inquiétés et ont appelé eux-mêmes pour les connaître ! Et à 17h30, un chef qui me dit qu'il lui faut une personne pour le lendemain. J'ai répondu, après avoir trouvé, à 18h. Il était parti, j'ai laissé un message.

Mes yeux avaient fondu, j'ai bramé dans le combiné quand mon employeur a téléphoné, et il a bien rigolé en disant que je m'en étais bien sortie.
 

Et aujourd'hui, ça a été le summum. J'ai eu mon compte en "gars qui me tapent sur le système".
Parce qu'ils ont reçu leur bulletin aujourd'hui. Et que les stagiaires sont parties en foutant la merde, ce qui fait qu'ils manquent des heures à pas mal d'intérimaires. Ils se sont acharnés sur moi, tellement que le prochain, je crois que je vais hausser le ton pour qu'on me respecte un peu plus.


Le truc, c'est qu'avec tout ça, j'ai pas le temps de fureter parmi les CV et de recruter. Je suis d'abord Chargée de recrutement. Mais comme y'a personne pour s'occuper de l'administratif et des problèmes des 100 intérimaires qu'on a (et ils ont TOUS un problème), ben c'est moi qui gère. Et je pleure, je pleure, je pleure, parce que mon plus gros client me demande 6 caristes pour jeudi prochain pour une sélection en vue d'un prochain besoin. Et qu'à la place, je me fais engueuler par BiduleChouette qui me dit que c'est scandaleux toutes ces erreurs, qu'on est bons à rien, qu'on l'a pas assez payé et que... Argh.


Bref, si je quitte l'intérim un jour, je crois que ce sera SURTOUT pour quitter les intérimaires.

(Et pour retomber dans le silence, parce que je parle tellement chaque jour, moi qui suis si réservée, que ma voix est devenue morne, ma gorge sèche et mes glandes salivaires vides).

Autrement, à part les aléas du métier (les intérimaires quoi), l'aspect recrutement me régale beaucoup. Et ça se passe bien, je suis juste pas encore assez expérimentée pour casser la baraque, mais ça viendra. J'espère. 

Vendredi 7 décembre 2012 à 19:41

Je pense qu'il faut dire les coups de gueule, dire quand ça va pas de manière générale, quand on a en marre et tout.
Mais il faut dire aussi quand y'a des bonnes choses qui nous tombent dessus comme ça.

Donc, je vous livre une nouvelle croustillante, chaude, qui sort à peine du fourneau.
J'ai trouvé un poste de Chargée de recrutement.

Oui, Madame, je sais, je n'en crois pas mes yeux et mes oreilles moi non plus. Quand j'ai raccroché, j'ai sauté comme une dingue dans la maison, j'ai crié ô joie, ô potage, ô mirage. Mais le fait est là : on vient bel et bien de me donner ma chance, de me faire confiance, pour la première fois de ma vie.
J'ai bien envie d'envoyer tous mes anciens recruteurs au pilori du coup. 

Que m'a-t-on dit déjà, pendant toutes ces années ?
Trop jeune ?
Pas assez expérimentée ?
Pas assez compétente ?
Pas assez mâture ?
Ne sait pas calculer 12*12 ? (Vous vous en souvenez de celle là, hein ? Elle est mythique)

J'envoie balader tous ceux qui m'ont créé de faux espoirs, qui m'ont fait pleurer, à qui je dois d'ailleurs le manque d'assurance dans lequel je me trouve. Enfin, j'ai trouvé quelqu'un qui me veut, qui m'apprécie, qui aime mon caractère posé, mon esprit réaliste (oui, il m'a dit tout ça), qui me préfère à une autre (il m'a dit que si j'avais été seule, il aurait eu grand plaisir de travailler avec moi (et deux heures après, une fois que l'autre nana était passée, c'est moi qu'il a choisie, MOIIIII !), qui est content de me donner ma chance. Je vais vénérer cet employeur. Je vais lui apporter des croissants chauds tous les matins. Je vais lui... Bon, on va pas exagérer non plus.

C'est juste un CDD d'un mois, c'est vrai, c'est court. C'est pour un remplacement.
Mais c'est que du positif. C'est une expérience de plus, c'est de la confiance en plus, de la persévérance. Et c'est rémunéré. Encore mieux qu'un stage quoi !

Donc voilà, je suis vraiment contente.
Bon, bien sûr, me voilà contrainte de décaler mon rendez-vous à l'ophtalmo, mais je m'en fous. Puis aussi de ne plus aller à la clarinette pendant un mois, mais ça passe. Et aussi, plus difficile en revanche, de prévenir la boîte qui m'a reçue en entretien la dernière fois que je n'étais plus disponible et que "tant pis pour toi ma cocotte, quelqu'un m'aime tellement qu'il me veut tout de suite, et je vais pas attendre ta réponse peut-être négative et rater ainsi mon tout premier CDD juste pour toi, surtout qu'en plus, t'as un climat social de merde dans ta boîte". Et puis j'ai déjà prévenu Pôle Emploi de ma reprise d'activité. Non, je vais pas attendre pour ce genre de choses, je suis trop fière.

Le plus drôle, dans tout ça, c'est que je dois mon premier CDD à Pôle Emploi.
Il se trouve que, haha, j'ai reçu un appel inconnu jeudi soir, à 17h (eh oui, la vérité éclate : Pôle Emploi travaille toujours à 17h). Quand j'ai entendu que c'était P-E, j'ai d'abord pensé "merde, un contrôle". Ça fait presque deux semaines que je suis indemnisée, je pensais pas que ça irait aussi vite (s'ils étaient aussi rapides dans le traitement des dossiers). C'est la nana au bout du fil qui m'a demandé si j'étais disponible, parce qu'elle avait un besoin urgent à combler, ce à quoi j'ai répondu par la positive en précisant que oui, je cherche, mais non, je trouve pas, parce que c'est difficile.

Une demi-heure plus tard, j'avais mon entretien de prévu avec mon futur employeur. Je commence mardi.

Alors, j'ai été contente que Pôle Emploi s'intéresse à moi. Puis, j'ai réfléchi, et j'ai ri jaune.
En fait, ils s'intéressent à moi depuis que je suis indemnisée. Avant, quand j'ai connu ma première recherche d'emploi et que je touchais rien, ben ils en avaient strictement rien à foutre de moi, et jamais de la vie un conseiller m'a appelé personnellement (or, on sait que les CDD de remplacement, ça court les rues). Maintenant, ils veulent me virer de leur liste parce qu'ils me versent chaque mois un petit pécule. Et donc là, on va te proposer des postes. C'est aussi simple que ça.

M'enfin, je suis contente. Je préfère un mois de salaire à une alloc versée par Pôle Emploi. Une question d'honneur quoi. Et d'accomplissement de soi. (Et au pire, je reprendrai l'alloc à la fin du CDD, et puis Pôle Emploi voudra à nouveau me virer et sera plus enclin à m'aider à chercher un taf).

D'ici, on aura changé d'année, et il faudra que je me déplace sérieusement au P-E du coin pour réclamer une formation de logiciel de paie... comme on me l'a promis y'a deux mois (et que je mérite aussi, parce qu'en travaillant en tant que plongeuse, j'ai collecté des heures de formation dont j'espère bien profiter) !


Edit : J'OUBLIAIS ! Cristal, notre Cricri chère à Plume d'argent, fait partie des 3 finalistes du concours organisé par Gallimard Jeunesse. Je vous invite à découvrir, pour ceux qui ne l'auraient pas déjà fait, son mythique roman, La Passe-Miroir.

Vendredi 30 novembre 2012 à 22:46

Yoh.

Je peux pas m'empêcher de venir raconter quelques petites nouvelles par ici.

Déjà, j'ai eu un entretien ce matin. Qui je pense n'aboutira pas, parce que là, vraiment, comparé à la dernière fois, je le sens pas. Cependant, j'ai fait de mon mieux, et si ça marche, c'est bien, si ça marche pas, tant pis... Je ne vais pas regretter une entreprise (je vais taire le nom) qui a un climat social plus que détestable et qui pourrait accroître mon psoriasis du cuir chevelu. On verra bien hein.

Je suis malade en plus. Enfin, bien enrhumée quoi. Assez pour m'excuser auprès de la DRH (et assez pour passer un entretien dans des conditions pas tip top, sachant qu'il y a un vent très fort et très glacial dehors qui fait qu'il est difficile d'arriver avec les cheveux coiffés impeccablement (et pourtant, j'ai mis du spray super fixant). Bref.

Dernière nouvelle, et pas des moindres (attention, ça va systématiquement verser dans la politique, donc ma langue risque de fourcher, parce que je sais pas si vous avez compris au travers des lignes de ce blog, mais je hais Flamby plus que tout au monde, et j'ai jamais été gauchère, de toute façon).

Pôle Emploi m'a versée ma première allocation hier (pour octobre), et je touche celle de novembre dans trois jours. Soit plus de 1000 euros en une semaine. Je suis entièrement sidérée, voire même choquée.

Ce n'est qu'une allocation, bordel. Et je trouve que je touche une somme faramineuse. 560 euros par mois.
Quand j'étais étudiante, j'en touchais que 220 de la Bourse (que j'avais la chance de bénéficier, ce qui n'était pas le cas de tous mes camarades) !

Alors bien sûr, je ne vais pas me plaindre, parce que je suis sans revenus, hein. Mais voilà, je vis encore chez ma mère, j'ai peu de frais liés au fait que je ne travaille pas, je suis juridiquement célibataire, je n'ai pas de mômes, je ne suis pas malade, je ne suis pas handicapée, bref. En cela, je trouve que c'est une somme exagérée pour une allocation qui se veut seulement "d'aide au retour à l'emploi" (même si ça aide beaucoup les chômeurs plus vieux, qui ont des mômes, un logement etc... je ne dis pas le contraire). Seulement, je n'ose pas imaginer le seul montant du RSA ! Et imaginer combien gagnent les mères célibataires (ou mariées avec un type qui fait semblant d'être handicapé pour toucher encore plus de sous, comme j'ai déjà pu le voir), avec 3 mômes, au RSA, avec cette alloc, et toutes celles de la CAF.

C'est ABUSE. Maintenant que je touche autant (alors que je n'ai pas une situation préoccupante), je comprends pourquoi certains préfèrent rester au chômage. C'est un loyer qu'on leur verse chaque mois ! (Et par curiosité, je suis allée voir sur le Bon Coin : 560 euros, c'est le loyer d'un T3 à Châteaurenard vachement trop beau, rénové, charges, électricité, eau, tout compris, avec parking sécurisé, dernier étage d'un immeuble, et surtout... AVEC UNE PUTAIN DE TERRASSE IMMENSE DIGNE D'UNE COUR DE RECRÉATION !). (Bon, j'ai tenté de glisser subtilement cette allusion par texto à Florent, en espérant que ça fasse tilt dans sa tête... parce que même si c'était juste de la curiosité à la base, ben je suis littéralement tombée amoureuse de cette baraque, on se refait pas).

Je sais que notre système de distribution fonctionne sur la solidarité. 
Je mérite clairement cette allocation, parce que j'ai fait la plonge (et n'ai pas pu profiter de mes vernis à ongles à 100%) pendant un an et demi, dans des conditions parfois difficiles (40° l'été). J'ai astiqué, frotté, porté, essuyé, fait brillé toute la vaisselle des journées à 300-400 personnes, tout ça à la sueur de mon front, payée au SMIC (+ Pourboires), et en contemplant chaque mois toutes les charges réduites (des centaines d'euros) de mon salaire brut.

Donc oui, je la mérite cette alloc, et je compte bien l'utiliser (épargne, remboursement de la dette Twinny, petits plaisirs vestimentaires (je vais finalement pouvoir m'offrir une jolie robe pour Noël). Contrairement à d'autres feignasses. 

Voilà. Ce qui m'écoeure juste, c'est le montant d'une telle allocation. Comme je le disais, j'étais étudiante, et nous, on touchait même pas la moitié de ce qu'on donne à ceux qui sont au chômage. Les étudiants représentent des investissements pour l'Etat : on fait des études pour avoir un bon boulot (en théorie), pour verser plein de charges à l'Etat, et pour améliorer la croissance du pays. Seulement, les étudiants, même s'ils passent la journée sur des chaises, sont notre avenir. Ça coûte cher, les études (transport, bouffe, logement, livres, matériels, ...). Un étudiant a autant de besoins qu'un chômeur, voire plus, parce qu'il est méritant, parce qu'il est l'avenir de notre société.

Voilà.

Pôle Emploi paie plus que la Bourse du Supérieur. Je trouve ça anormal.

Je pense que l'Etat devrait revoir ses priorités... ah non, mais attendez, la priorité, en ce moment, c'est de taxer encore le tabac pour faciliter l'accès au syndicalisme dans l'entreprise ! 

C'était le coup de gueule du jour. 
Et le coup de gueule de Florent, pour en ce qui concerne la énième hausse du tabac depuis le passage de Flamby.

Jeudi 22 novembre 2012 à 13:23

En ce moment, je me tasse.

Les offres d'emploi sont pauvres en opportunités. Rien pour les débutants. Les plus courantes demandent 5 ans d'expérience minimum, et je me vois obliger de postuler à des offres qui en demandent deux (alors que j'ai même pas un an d'expérience).
Je trouve que le marché est plus pauvre qu'en 2010-2011. 

Je n'ai pas réussi à décrocher le poste sur Avignon. Le monsieur m'a dit qu'il avait trouvé "plus mâture" que moi et une personne avec qui il avait un meilleur "feeling". Comment ça plus mâture ? Ça veut dire quoi ça ? Que je suis trop jeune ? Que je suis trop enjouée et souriante ? Que je suis sans expérience ? Que je suis une potentielle maman en puissance ?

Cela dit, j'accepte ce refus. Parce que je sais que je fais gamine de toute façon. 

Cependant, là où je ne suis pas d'accord, c'est que oui, j'aime les nounours, je change de vernis à ongles tous les cinq jours, je regarde Disney Channel (et j'ai même converti Florent, pour tout vous dire), je fais des caprices pour qu'on m'offre le Calendrier de l'Avent Milka, et je me damnerais pour du caramel. Mais est-ce que, parce que je suis tout ça, ça veut forcément dire que je suis immature ? Messieurs les recruteurs, on PEUT câliner Jazz toute la soirée, se dessiner des clés de sol sur les ongles, tout en étant CAPABLE de vous tenir tout un discours sur la responsabilité sociale de l'entreprise et lire Liaisons Sociales aux chiottes. Je pense que mon niveau d'études justifie un minimum de maturité... et ce que je fais à côté ne regarde que moi.

Bref. 

À côté de ça, ma mère s'est remise en couple avec Dom(inique). Je suis contente pour elle, c'est une bonne chose.
Ce n'est pas sans conséquences. 
Elle laisse passer les fêtes et, normalement, elle devrait quitter la maison pour faire un essai de vie commune avec Dom.

Ce qui revient à dire que je vais, très prochainement, vivre seule chez moi.
Je devrais être contente. Bon nombre de jeunes aimeraient vivre seuls dans une petite maisonnette super chouette, d'une valeur de base de 150000 euros à l'achat, avec le jardin, la piscine, le parking privé, etc... Mais moi, j'ai peur. Je me rends compte que si j'ai attendu ce moment très longtemps depuis Draguignan, je redoute le moment où je vais me retrouver seule. Car à Draguignan, dans mon studio, j'étais indépendante, étudiante et jamais seule. Bientôt, je serai indépendante, seule, et sans emploi. Il n'y aura pas ma mère le soir pour rythmer un tant soit peu mes journées vides et démoralisantes. Bien sûr, Monsieur sera à 17 minutes en voiture de la maison, mais n'empêche... La maison sera vide. J'imagine l'horrible cafard qui m'attend. Je me prépare déjà psychologiquement.

Voilà donc où nous en sommes aujourd'hui.
Nulle part. 

Vendredi 26 octobre 2012 à 18:42

L'écriture m'a franchement délaissée depuis bientôt un an, mais ça veut pas dire que je ne pense pas à la continuité de mon histoire.
En fait, j'y pense sans cesse, et c'est vraiment très chiant d'y penser sans pouvoir faire quoique ce soit pour revenir vers ce que j'adorais. 
J'ai essayé toutes les méthodes, dès que j'ai eu le temps, pour revenir, mais niet. Y'a pas longtemps, je me suis mise sur une page blanche et j'ai attendu, mais rien n'est venu. Bref. Voilà pour le contexte.

Cela dit, je pense à Polichinelle. Souvent. De plus en plus. Quand j'ai arrêté l'écriture, je n'avais pas fini, et j'ai laissé derrière moi plein de gens qui me détestent car ils savent pas le milieu et la fin de l'histoire. Bon.
Perso, je connaissais plus ou moins bien mon fil conducteur, mes péripéties... assez pour écrire. J'ignorais franchement certains détails, que j'évitais habilement dans l'écriture, et j'arrivais (tout aussi habilement) à esquiver les questions sur ces détails dont je ne savais rien.

Par exemple : le poignard de Michaël (relié donc à l'identité de Michaël, parce que oui, maintenant que je n'écris plus, je peux l'avouer : moi non plus, je sais pas qui c'est Michaël (c'est un pote à Florent, c'est tout ce que je sais)). Donc ce poignard, qu'est-il, d'où vient-il, qu'a-t-il de si particulier, pourquoi Michaël y tient tant, pourquoi il porte chance, pourquoi il porte malheur, pourquoi tant de bordel et de mystification autour de ce poignard ?

Ben j'en savais rien. J'y réfléchissais depuis trois ans - depuis Draguignan - et je n'avais toujours pas trouvé.

Et là, la semaine dernière je crois, je me couchais dans mon dodo - seule (très important, parce que si je ne suis pas seule, je ne suis pas en mesure de communiquer avec l'inspiration) - et là... et là, l'illumination. Je savais tout de ce poignard, toute son histoire, et donc... je savais qui était Michaël.

Grand moment d'euphorie, alala, mes amis, que cela fut joyeux.

Mais bon, j'étais un peu moins joyeuse quand j'ai essayé de l'écrire et que... rien n'est sorti. Donc voilà.
J'espère un jour le faire, de toute manière, parce que ça me démange, tout ça. Mais je suppose que ce n'est (toujours) pas le bon moment, voilà.

Tout ça, donc, pour dire ça.

Et sinon, voilà, nous fêtons nos un an ensemble, un an qu'il me supporte, et un an que moi, ben, j'ai un copain (ce qui était pas donné depuis des années hein). 

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